Un député attaque Mechket Slama Khaldi : riez gratuitement, madame la ministre !    Rana Taha, nouvelle coordonnatrice-résidente des Nations unies en Tunisie    Coupures d'eau à Mdhila : la tension grimpe    Vers une Tunisie plus saine : une Académie pour lutter contre le gaspillage alimentaire    Ramla Dahmani condamnée à un an de prison en vertu du décret 54    Activi Sifek avec Shahry, la nouvelle offre postpayée 5G d'Ooredoo, pleine d'avantages exclusifs    Météo en Tunisie : températures en baisse, cellules orageuses locales    Menzel Jemil : la statue d'un artiste amateur suscite la controverse    Canicule en Tunisie : les astuces pour rafraîchir votre maison sans clim !    Grand Défilé ESMOD Tunisie 2025 : l'art sous toutes ses coutures, entre héritage et futur    Inondations au Texas : Plus de 100 morts, dont 28 enfants    La municipalité de Tunis saisit du mobilier illégal et des produits périmés    Un séisme de magnitude 5 frappe la mer Méditerranée au large de la Turquie    Syrine Mrabet défend le droit au port du burkini    Prolongation du droit de logement dans les foyers : ce qu'il faut savoir    Donald Trump menace les produits tunisiens : entre négociations tendues et espoir d'un accord    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Abdellaziz Ben-Jebria: Qu'est-ce qui fait vomir intensément une femme enceinte?    E-commerce : Issam Sefi dénonce une approche répressive du nouveau projet de loi    L'INSAT se lance dans une formation d'Ingénieurs en «Microélectronique» en partenariat avec l'Université Grenoble-Alpes    Importante conférence internationale dès ce jeudi à Tunis sur le rôle des forces armées dans la protection des civils lors des missions de maintien de la paix de l'ONU    Le Président de la République s'entretient avec la cheffe du gouvernement et évoque les contestations dans certains secteurs : « Bal masqué, bal manqué »    Kaïs Saïed critique le système économique mondial et appelle à de nouvelles approches pour le développement    Trump s'adresse à Kaïs Saïed : la Tunisie sous taxation allégée dans un climat de négociation commerciale    La Tunisie lance sa première réserve marine dans les îles Kuriat    La mise en fourrière, un business au mépris des droits des citoyens ?    Ahmed Rejeb : éradiquer la rage couterait à la Tunisie seulement 500.000 dinars    Coupe du monde des clubs: La FIFA annule le match pour la troisième place    Le CNCI suspend provisoirement les résultats du fonds tuniso-italien de coproduction    Transport aérien et maritime : Le Président mise sur les talents tunisiens    Trump à Saïed : ouvrez vos marchés ou payez le prix !    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Foot : la FTF dévoile les dates de reprise des compétitions nationales    Le Festival international de Carthage dévoile l'affiche de sa 59e édition    Les décors de Star Wars en Tunisie menacés de ruine : un patrimoine cinématographique en péril    Maison Blanche : Trump déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza    L'injustice Tunisair    Djerba Music Land 2025 fait encore vibrer le tourisme sur l'île    Alerte à l'intox : l'INM démonte les fausses rumeurs météo    S.E.M Richard Kadlčák, ambassadeur de la République Tchèque : La Tunisie est unique et je le ressens chaque jour!    Festival International de Bizerte 2025 : une 42e édition riche en musique et théâtre du 15 juillet au 19 août    Tunisie - Walid Boudhiaf établit un nouveau record national à -118 mètres    L'UBCI renouvelle son engagement aux côtés du festival international de Hammamet    Vertical Blue 2025 : Walid Boudhiaf hisse la Tunisie au sommet avec un record à 118 mètres    Latifa Arfaoui à Carthage : une annonce qui fait des vagues    Décès de Chawki Gaddes : Un juriste au cœur de la transition dès l'aube de 2011 et un pionnier de la protection des données personnelles    Où étudier en France en 2025 ? Le top des villes pour les étudiants tunisiens    Diogo Jota est mort : choc dans le monde du football    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dégradation de l'environnement de l'investissement: Le cri d'alarme des partenaires de la Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 02 - 2021

Une alerte est adressée aux autorités : «De grands groupes étrangers qui ont créé des filiales en Tunisie sont en train de perdre leurs repères, leur confiance dans un site qui aurait pu tirer un grand profit du mouvement de relocalisation des entreprises européennes de la Chine vers des destinations de proximité offrant des avantages compétitifs probants».
Mais pourquoi la Tunisie en est arrivée à cette situation désastreuse de son économie ? L'agence Moody's a, en effet, attribué une note négative à notre pays avec des perspectives négatives. En effet, Moody's abaisse la note de la Tunisie à B3 et maintient ses perspectives négatives. C'est dire que notre pays n'a pas enregistré de bons résultats au sujet des différents critères économiques et financiers ayant trait à l'endettement, au déficit budgétaire, aux réformes... Tout semble faire du surplace depuis une dizaine d'années et aucun progrès n'a été fait jusqu'ici.
Inquiets, les partenaires étrangers de la Tunisie lancent un cri de détresse. Ils ont exprimé, dans un communiqué du Conseil des chambres mixtes daté de jeudi 25 février 2021, leur crainte face à l'instabilité politique et économique du pays, avec un manque de visibilité flagrant et un changement perpétuel des règles du jeu si bien qu'ils ne savent plus où ils en sont.
Mouvements sociaux
Ainsi un cri de détresse a été lancé afin que les autorités publiques tiennent compte de la nécessité d'asseoir un climat des affaires propice aux investissements et apte à préserver les investissements actuels et en drainer de nouveaux. Dans l'état actuel des choses, cet objectif ne peut pas être atteint. D'où la nécessité de prendre des mesures urgentes pour améliorer le climat d'investissement, selon le Conseil. La crise politique a pesé de tout son poids sur la vie économique. A la faveur d'un changement répétitif des membres du gouvernement, les investisseurs ne savent plus sur quel pied danser, d'autant plus qu'il n'existe vraiment pas une vision claire à moyen et long terme pour ce qui concerne les perspectives d'investissement.
Selon les hommes d'affaires précités, «après plus de dix ans d'attentisme, de grande instabilité politique, d'un cadre fiscal qui pénalise l'initiative et l'investissement (plus de 800 nouvelles mesures fiscales ont été introduites visant essentiellement le secteur organisé), de perturbation du cycle de production par des mouvements sociaux souvent non encadrés et sauvages, la Tunisie risque de perdre une grande partie de ses investissements extérieurs. De grands groupes étrangers qui ont créé des filiales en Tunisie sont en train de perdre leurs repères, leur confiance dans un site qui aurait pu tirer un grand profit du mouvement de relocalisation des entreprises européennes de la Chine vers des destinations de proximité offrant des avantages compétitifs probants».
C'est dire que du travail reste à faire pour mettre les perdules à l'heure et redresser une économie à la dérive. Les hommes d'affaires étrangers risquent, en effet, de délocaliser leurs unités si des mesures urgentes ne sont pas prises en vue d'organiser l'économie nationale dans le cadre de la concertation avec les professionnels. Il est nécessaire d'assainir le climat des affaires en vue de faciliter la vie aux investisseurs pour leur permettre de maintenir leur activité, développer leurs affaires et recruter de nouveaux cadres.
Les investisseurs étrangers ne regrettent pas d'être venus en Tunisie pour investir et créer leurs projets mais ils ont constaté, impuissant, la dégradation du climat des affaires qui a été aggravé par le Covid-19. Ainsi, le message des partenaires de la Tunisie précise que «dans ce contexte, loin de chercher à investir, les chefs d'entreprise se demandent dans quelles conditions ils peuvent, dans le meilleur des cas, maintenir une activité normale ou, le cas échéant, envisager un plan B. La multiplication des cris de détresse des chefs d'entreprise ne constitue nullement un phénomène marginal qui ne concerne que des cas isolés. Les derniers sondages réalisés par les différentes chambres mixtes confirment bien leur inquiétude quant à la dégradation de l'environnement de l'investissement dans le pays».
Et d'ajouter : «En effet, outre l'impact négatif du Covid-19 qui a affecté sérieusement les capacités productives d'un nombre considérable de secteurs d'activité, les chefs d'entreprise déplorent l'instabilité politique qui constitue à leurs yeux un facteur à risque et un véritable goulot d'étranglement et soutiennent que malgré leur bonne volonté, le site tunisien des affaires est devenu de moins en moins attractif». Pourtant, la démocratie est la première réussite du changement politique opéré en Tunisie après un certain 14 janvier 2011. On a constaté une fluidité au niveau de la désignation des gouvernements mais la situation a empiré récemment. La mésentente entre les trois têtes du pouvoir a pesé lourd sur la scène économique qui ne s'attendait pas à une telle déroute.
«Absence de tout message clair»
Les partenaires de la Tunisie sont en tout cas catégoriques : «D'ailleurs, l'attentisme et l'inquiétude qui prévalent se déclinent à travers la propension importante des entreprises qui hésitent encore à décider des extensions ou un développement futur de nouveaux investissements en Tunisie. Manifestement, l'absence de tout message clair de la part des autorités publiques, à même de restaurer la confiance des opérateurs étrangers implantés en Tunisie, risque d'exacerber davantage les difficultés du pays en cette période de transition cruciale.
Le Conseil des chambres mixtes continue, malgré ce contexte difficile, à croire en la Tunisie et à soutenir toutes les initiatives et tous les efforts qui visent à réaliser des améliorations significatives de l'environnement administratif et réglementaire des affaires et à regagner la confiance des investisseurs».
Le temps est venu, de l'avis de plusieurs économistes et experts, d'effectuer le changement radical en amendant le système politique qui est la source principale des problèmes vécus par la Tunisie. Certains parlent aussi de changement nécessaire du mode de scrutin pour une assemblée nationale plus représentative. Pour ce qui est de l'investissement, le Conseil des chambres mixtes «réitère son appel pressant à tous les acteurs responsables, de par leur statut dans la gouvernance du pays, à lancer un vaste et ambitieux plan de relance des investissements nationaux et internationaux capable de générer une croissance durable, de contribuer à la création d'emplois permanents et d'intégrer les zones prioritaires dans une dynamique de développement territorial».
Les mesures urgentes à prendre
«Le Conseil des chambres mixtes appelle à prendre des mesures urgentes pour améliorer le climat d'investissement à travers notamment :
— Un programme de digitalisation des procédures administratives en rapport avec l'activité économique (investissement, commerce extérieur, emplois et formation)
— Une stabilisation de la fiscalité appliquée aux investissements extérieurs.
— Une accélération des processus de traitement des dossiers d'investissement nouveaux ou d'extension.
— Une révision de la réglementation des changes.
— Un interlocuteur unique au cabinet du chef de gouvernement auprès duquel les chambres mixtes pourraient intervenir pour proposer des solutions aux difficultés potentielles que peuvent rencontrer les investisseurs étrangers».
Il faut en finir avec la crise politique vécue par la Tunisie et sortir de l'impasse constitutionnelle qui paralyse l'économie du pays, sévèrement impactée par la crise du Covid-19.
Il est à rappeler que le Chef de l'Etat avait refusé d'inviter les nouveaux ministres nommés par le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, à prêter serment. Un refus justifié par l'inconstitutionnalité du remaniement opéré en janvier dernier, en plus de « suspicions de corruption » concernant certains des ministres nommés. On rappellera également que les onze ministres concernés ont bénéficié de la confiance de l'ARP et que Hichem Mechichi a adressé deux correspondances au Président pour fixer une date de prestation de serment, toutes deux ayant été rejetées.
Mardi 23 février 2021, un nouveau coup de massue s'abat sur le pays : l'agence de notation Moody's a décidé d'abaisser la note de l'émetteur à long terme en devises et en monnaie locale de la Tunisie de B2 à B3 en maintenant la perspective négative. Ce qui impactera les sorties du pays sur les marchés internationaux pour solliciter des crédits et qui seront désormais très coûteuses. Des mesures urgentes doivent être prises pour sortir de l'ornière et permettre aux chefs d'entreprise de travailler dans un environnement sain et stimulant. Il s'agit de commencer par résoudre le problème politique qui se pose avec acuité avant de passer aux réformes économiques et financières en suspens.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.