Le président du bloc parlementaire d'Ennahdha, Imed Khemiri, est revenu, mercredi 24 février 2021, sur la chaîne Nessma, sur la crise politique qui secoue le sommet de l'Etat et la manifestation que son parti compte organiser, le 27 février, en appui au gouvernement de Hichem Mechichi. Soulignant qu'Ennahdha n'est pas au pouvoir mais qu'il l'appuyait, le député a ajouté que la situation du pays nécessitait un soutien au gouvernement de Hichem Mechichi.
Interpellé sur un éventuel enchevêtrement des prérogatives du président de la République avec celle du président du Parlement après la rencontre de ce dernier avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, Donal Blome, le député a nié tout empiètement des prérogatives du chef de l'Etat de la part de Rached Ghannouchi.
Il a assuré que le président du Parlement – lui-même chef du parti Ennahdha – était plutôt dans la complémentarité et n'avait jamais dévié de la politique étrangère générale de l'Etat. A lire également Khemaies Jhinaoui : La diplomatie ne peut être conçue que par le chef de l'Etat
Imed Khemiri n'a pas manqué, à l'occasion, de tacler le président de la République, Kaïs Saïed, soulignant que le discours prononcé par celui-ci lors de sa rencontre, mardi, avec les ambassadeurs des pays membres de l'Union européennene servait guère la cause tunisienne. Le président du bloc du parti Ennahdha a jugé inapproprié le fait d'évoquer les conflits internes. A lire également Kaïs Saïed a de l'humour
Le chef de l'Etat est, rappelons-le, revenu lors de ladite réunion sur la crise politique actuelle expliquant que l'instabilité gouvernementale n'a rien à voir avec la situation du pays.
Le même jour, Rached Ghannouchi a reçu l'ambassadeur des Etats-Unis, Donald Blome, et a, également, évoqué la crise politique. La discussion avec M. Blome a, entre autres, porté sur la mise en place de la cour constitutionnelle et la correspondance adressée par Rached Ghannouchi au président de la République, Kaïs Saïed, l'appelant à ouvrir les voies du dialogue, entre les trois présidences, pour sortir le pays de l'ornière.
Interrogé sur la manifestation du 27 février, Imed Khemiri a noté que cette mobilisation s'inscrivait dans le cadre du débat public actuel et visait à défendre, d'une part, le droit des citoyens à manifester et, d'autre part, à protéger les institutions de l'Etat et les instances constitutionnelles mises en place depuis la Révolution. A lire également Manifestation du 27 février : vers une très forte mobilisation
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