Le dirigeant Ennahdha et gendre de Rached Ghannouchi, Rafik Abdessalem a publié un statut, lundi 5 avril 2021, pour procéder à un décryptage point par point de la lettre adressée au président du Parlement justifiant le renvoi des amendements de loi du 3 décembre 2015 sur la Cour constitutionnelle. Dans un premier temps, Rafik Abdessalem s'est arrêté sur la forme et les expressions utilisées sciemment dans la rédaction de la lettre, estimant que le texte est caractérisé par un ton hautain et un extrême narcissisme. « En effet, le bonhomme a commencé par citer son nom par autovénération et sans prendre la peine de nommer son interlocuteur en se contentant de citer sa qualité ». Et d'ajouter que « Kaïs se salue lui-même avant de saluer les autres ce qui dénote d'un égocentrisme » allant jusqu'à dire qu'il est prisonnier de sa personne et de ses mondes intérieurs. « Ceci est connu en psychologie par le trouble de la personnalité narcissique. Pour finir, il a conclu par un « Salut pour ceux qui suivent le droit chemin . Une expression empruntée au prophète Mohamed. Ceci indique que le monsieur tend vers le takfirisme et se prend pour un prophète venu pour libérer la terrer et faire régner la justice ».
Au final, Rafik Abdessalem s'est attardé sur le fond de la lettre indiquant que Kaïs Saïed a tranché en affirmant son refus total de l'installation de la Cour constitutionnelle pour se réserver la capacité d'interpréter la Constitution en usant de manœuvres juridiques artificielles. Dans ce contexte, il a indiqué que Kaïs Saïed a déjà ouvert les portes de Carthage pour des instances constitutionnelles ayant le même statut que la Cour constitutionnelle en ce qui concernent le dépassement des délais. « Kaïs Saïed n'a pas compris qu'il occupe un poste politique par excellence exigeant le respect des intérêts du pays, au lieu de perdre son énergie dans les manœuvres juridiques n'ayant pour seul objectif que de bloquer l'Etat et ses institutions », indique-t-il.