Le dirigeant nahdhaoui et ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, s'est exprimé, lundi 12 avril 2021, sur la situation sanitaire et la crise politique actuelle lors de son intervention dans l'émission Houna Shems diffusée sur Shems FM. M. Mekki a taclé les manifestations et rassemblements organisés par certains partis politiques en pleine crise sanitaire soulignant qu'il a refusé de participer à la manifestation de son parti pour des raisons sanitaires. Le parti islamiste a organisé le 1er février dernier une manifestation au cœur de la capitale en dépit de l'apparition du variant britannique du Coronavirus et la recrudescence de la pandémie. L'ancien ministre a néanmoins indiqué qu'il n'existe aucun lien de causalité direct, établi par les scientifiques, entre les manifestations et la recrudescence de la pandémie en Tunisie, estimant que la situation sanitaire actuelle revient principalement à un relâchement général et un manque du respect des gestes barrières.
Le dirigeant nahdhoui estime par ailleurs que son parti n'est pas le principal responsable de la crise actuelle notant que « Ennahdha n'est pas le parti qui gouverne et décide tant qu'il ne dirige aucun ministère ». « C'est le gouvernement de Hichem Mechichi qui gouverne et mène des concertations avec les partis majoritaires au Parlement », a-t-il précisé notant qu'il s'est opposé à un gouvernement de technocrates qui est à l'origine des cafouillages actuels. « Tous les partis doivent rendre des comptes et assumer leur responsabilité. L'opposition aurait dû proposer des projets alternatifs et non créer un blocage au sein des institutions de l'Etat (...) Ennahdha n'a pas menti au peuple car il n'a pas pu mettre en œuvre les projets de réformes compte tenu de l'instabilité politique qui règne dans le pays depuis quelques temps. Les partis sont jugés par les citoyens et ces derniers votent pour Ennahdha dans chaque échéance électorale», a-t-il avancé.
Abdellatif Mekki n'a pas manqué de rebondir sur la nomination du journaliste et universitaire spécialisé en Communication, Kamel Ben Younes, à la tête de l'Agence Tunis Afrique presse (Tap). Cette nomination avait suscité un tollé parmi les employés de l'établissement public. Ces derniers ont dénoncé l'ingérence politique dans les nominations de la Tap, reprochant à Kamel Ben Younes ses relations avec le parti islamiste Ennahdha. M. Mekki a nié en bloc le rapprochement de Kamel Ben Younes avec le parti islamiste assurant que sa nomination est fondée sur le mérite compte tenu de sa riche expérience professionnelle dans le secteur médiatique. Il a encore souligné que les employés qui ont refusé cette nomination sont des anciens Rcdistes qui veulent s'approprier les postes clés au sein de la Tap.