L'ancien ministre de la Santé et dirigeant d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, s'est exprimé, lundi 30 novembre 2020, sur les ondes de Shems FM, sur l'évolution de la situation épidémiologique en Tunisie et les tiraillements survenus au sein de son parti. L'ancien ministre a déploré le « relâchement » dans l'application des protocoles sanitaires, notant que la réforme du secteur de la santé devrait être la « grande leçon à tirer » et à mettre en œuvre après la crise. Abdellatif Mekki a défendu, à nouveau son bilan, soutenant que la Tunisie a réussi à vaincre la première vague de l'épidémie grâce à l'effort collectif déployé par tout le monde (les ministères, les commissions scientifiques, les professionnels de santé et les citoyens).
Il a, par ailleurs, pointé l'impact de l'instabilité politique sur la dégradation de la situation sanitaire, faisant référence au limogeage des ministres nahdhaouis et à la démission du gouvernement Elyes Fakhfakh. « Ceci a eu un effet négatif sur la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre le Coronavirus et sur la continuité du travail des ministères », a-t-il signalé. « C'est pour cela que j'ai déjà proposé de créer des instances scientifiques au sein des ministères qui jouent le rôle de stabilisateur des politiques de l'Etat dans chaque secteur », a-t-il ajouté. Au sujet des tiraillements au sein du mouvement, le dirigeant nahdhaoui a critiqué la façon avec laquelle le président du parti, Rached Ghannouchi, a déclaré son intention de ne pas se présenter pour un nouveau mandat. Il a estimé que cette déclaration n'était pas « décisive», ni « déterminante », de manière à laisser la porte ouverte aux multiples interprétations. A lire également Rached Ghannouchi : Je n'ai pas l'intention de briguer un nouveau mandat à la tête d'Ennahdha « Rached ghannouchi aurait dû s'adresser au groupe des Cent pour discuter de cette décision », a-t-il indiqué. Et d'ajouter : « Ce n'est pas ce qu'attendent les signataires de la pétition. Car Ghannouchi donne l'impression qu'il a pris cette décision sous pression alors que nous voulons plutôt qu'il soit convaincu par la nécessité de l'alternance démocratique et le respect de l'article 31 du règlement intérieur». A lire également Imed Hammami : Rached Ghannouchi doit quitter la présidence d'Ennahdha ! M. Mekki a conclu qu'il serait difficile de parvenir à un accord entre le groupe des "Cent" et les fidèles de Ghannouchi en l'absence de « l'intervention positive » de Rached Ghannouchi. A lire également Ghannouchi répond aux Cent d'Ennahdha : C'est le congrès qui tranchera !