Le bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a vivement condamné cette « grave première » et l'« agression barbare et honteuse » perpétrée contre les journalistes et employés de l'agence Tunis-Afrique presse (Tap). La centrale syndicale a, également, dénoncé la méthode adoptée par le gouvernement contre les protestations légitimes et appelle à écarter les forces de sûreté des querelles et des conflits de travail.
L'organisation a aussi appelé le gouvernement à présenter des excuses aux employés de la Tap et à tous les journalistes, en lui demandant de revenir sur cette nomination et celle faite à la tête de Shems Fm. Elle demande au gouvernement l'adoption de conditions et de critères objectifs dans les nominations et qu'elles soient soumises à un contrat-programme ainsi qu'à des objectifs et non pas à la logique des affiliations et des loyautés.
Autre point important, l'UGTT s'est dit contre le choix d'un candidat par le gouvernement à la tête de la Tap, à cause du manque d'indépendance et d'impartialité qui l'entoure. Elle appelle, donc, le gouvernement à respecter la liberté des médias et leur indépendance ainsi qu'à entamer de toute urgence des négociations afin de surmonter les effets négatifs des mauvais choix sur les institutions médiatiques publiques. La centrale syndicale appelle dans ce cadre, les organes compétents à mener des audits financiers et administratifs pour que tous ceux qui violent le droit de ces médias rendent des comptes.
Pour rappeler, le personnel de l'agence Tap observe depuis sept jours, un sit-in ouvert pour protester contre la nomination de Kamel Ben Younes à la tête de l'agence. Une nomination considérée comme « ouvertement politique et partisane ». Le personnel de la Tap a clamé son refus catégorique de traiter avec M. Ben Younes en raison de son implication, avant la révolution, dans des atteintes à la liberté de la presse et d'expression et à l'action syndicale libre et ses tentatives de saper l'indépendance de la Ligue de défense des droits de l'Homme. Le personnel reproche à Kamel Ben Younes d'avoir participé à la propagande au service du régime dictatorial. Après la révolution, Kamel Ben Younes a continué à servir des agendas politiques connus de tous, lit-on dans une déclaration publiée à l'issue d'une réunion urgente, à l'appel de la section du SNJT et du syndicat de base de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). La veille, le PDG a fait appel à la police pour s'introduire de force dans les locaux de l'agence.