Réagissant au discours que Kaïs Saïed avait prononcé, dimanche dernier, à l'occasion de la commémoration du 65e anniversaire des forces de sécurité intérieure, le mouvement Ennahdha a exprimé son étonnement face à la violation de la Constitution par le président de la République, dans un communiqué publié mardi 20 avril 2021. Le locataire de Carthage avait, rappelons-le, annoncé, dans son allocution, qu'il était le commandant suprême de toutes les forces armées et non seulement des forces militaires rejetant toute limitation de ses prérogatives de par le manque de précision dans la Constitution.
Le parti s'est dit étonné de "voir le président de la République avoir recours à un ancien document (lle texte de la Constitution de 1959, ndlr) pour justifier ses tendances hégémoniques ".
Le mouvement a également dénoncé le fait que Kaïs Saïed s'autoproclame commandant suprême de toutes les forces armées, estimant que le président de la République a non seulement violé la Constitution et les lois en vigueur mais aussi transgressé les prérogatives du chef du gouvernement, Hichem Mechichi.
"Immiscer les institutions sécuritaires dans les conflits politiques est une menace pour la démocratie, la paix sociale et les acquis de la révolution", s'indigne Ennahdha.
Le mouvement a manifesté sa désapprobation de ce qu'il qualifie de "tendances hégémoniques du président de la République" appelant les forces démocratiques à rejeter ces attitudes et à parachever le processus démocratique en mettant en place la Cour constitutionnelle. A lire également Naoufel Saïed : Pourquoi avoir peur du président ?
Ennahdha a, par la même occasion, appelé le président de la République à respecter "sérieusement" la Constitution dans le cadre de laquelle il a été élu et à cesser d'entraver le fonctionnement de l'Etat. I.M. A lire également Saïda Garrach : Critiquer ne veut pas dire divaguer ! Rafik Abdessalem accuse Kaïs Saïed de mégalomanie Hichem Mechichi : Les propos de Kaïs Saïed sont hors contexte !