Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a été l'invité de Boubaker Ben Akecha dans l'émission Midi Show du vendredi 7 mai 2021. Il est, entre autres, revenu sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) et les grèves des ingénieurs et dans les recettes de finances. Au sujet des négociations avec le FMI, il a assuré que les engagements que prendrait la Tunisie pour l'obtention du prêt dont la valeur s'élève à quatre milliards de dollars, ne diffèreraient pas de ceux-ci pris en 2015 dans le cadre du même programme, sans donner plus de détails. Il a noté, dans ce même contexte, que seul le système de subvention était encore sujet à débat. « Les discussions tournent, actuellement, autour des subventions et non autour de la masse salariale », a-t-il avancé soutenant que la réduction de la masse salariale ne signifiait en aucun cas une baisse des salaires.
Selon le ministre des Affaires sociales, l'objectif est d'augmenter le PIB, de booster la productivité pour ainsi améliorer les revenus du pays et des citoyens. Mohamed Trabelsi a rappelé, dans ce sens, l'accord signé entre la présidence du gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour poursuivre les négociations autour des augmentations salariales.
Revenant sur le système de subvention, il a avancé qu'il y avait un assentiment général sur la nécessité de réviser ce procédé en allant, notamment, dans une démarche d'appui aux familles plutôt que de subventionner les matières premières. « Nous disposons d'une base de données des familles démunies, des fonctionnaires et des citoyens de la classe moyenne. Il suffit de donner les subventions sous forme d'argent à ces familles », a-t-il indiqué notant qu'en pratique, il faudrait encore trouver les outils adaptés à la mise en œuvre de cette réforme.
Le ministre des Affaires sociales a évoqué, par ailleurs, les grèves des ingénieurs et celles observées par les agents des recettes des finances. Soutenant que tout un chacun a le droit de revendiquer l'amélioration de sa situation, il a estimé que les grèves récurrentes étaient devenues un phénomène central qui ne prend pas en compte la situation du pays. Il a qualifié la grève ouverte des ingénieurs du public de « grève politique » selon les normes internationales du travail, affirmant que même si ceux-ci avaient le droit de s'exprimer sur leur situation, proclamer une grève restait du ressort des syndicats, un organe dont les protestataires ne disposent pas. « Un ordre (l'ordre des ingénieurs, ndlr) ne peut substituer un syndicat et vis-versa », a-t-il ajouté. Mohamed Trabelsi a souligné que l'écart des salaires entre les ingénieurs dans les deux secteurs public et privé n'était pas aussi large qu'on le prétendait. « Certains, dans les entreprises publiques, perçoivent 17 salaires par an », a-t-il indiqué. Affirmant que le gouvernement ne reviendra pas sur ses engagements envers les ingénieurs, il a, toutefois, fait savoir que ces actes de protestation ne seraient plus tolérés et que les négociations devraient être menées dans un cadre bien défini.