Le ministre des Finances Ali Koôli a été présent, ce mercredi 19 mai 2021, sur le plateau de la chaîne Attessia, pour revenir sur les derniers développements sur la scène économique, en rapport avec les négociations avec le FMI et la grève dans le secteur des Finances. En pleine interview, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi a demandé d'intervenir au téléphone pour répondre aux propos, jugés trompeurs par la centrale syndicale, du ministre Ali Koôli, notamment en ce qui concerne le plan de réformes présenté par la délégation tunisienne au FMI. Dans ce, le responsable syndical a mis en avant les réserves de l'UGTT face à la démarche du gouvernement, assurant que la centrale syndicale n'avait aucune information quant au contenu du plan présenté au FMI. « Vous avez induit les gens en erreur. Vous avez essayé d'utiliser les organisations nationales pour la façade et pour prendre des photos. D'ailleurs l'UGTT s'en est rendue compte et n'a plus participé aux concertations de Beït El Hikma. Nous étions de bonne foi et nous avions voulu démarrer sur des bases solides, sincères et intègres, mais ce n'était pas réciproque. Cela dit je peux vous assurer qu'aucun accord ne sera conclu avec le FMI et qu'il ne vous accordera aucun crédit».
Ali Koôli, qui ne s'attendait à l'intervention de Noureddine, a affirmé que le gouvernement n'avait pas opté pour la solution de facilité. « Nous avons choisi la voie du dialogue et de la transparence. Nous respectons la centrale syndicale, avec qui nous nous sommes accordés sur les principaux axes des réformes. Nous avons présenté notre plan dans ce sens et les consultations ne se sont pas achevées, ni avec l'UGTT, ni avec le FMI. Et puis je tiens à dire à M. Taboubi que nous allons parvenir à un accord avec le FMI ».
Rétorquant, Noureddine Taboubi a souligné qu'il ne faut pas insulter l'intelligence des Tunisiens, « Il y a toujours une logique, ça ne demande pas de grandes connaissances pour savoir que nous avons convenu de grands titres. Cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord en ce qui concerne votre plan pour les traiter. Aujourd'hui, les institutions financières internationales ne tomberont plus dans le piège des fausses promesses et des engagements non tenus, comme ce fût le cas avec les gouvernements précédents. Aujourd'hui, un dialogue et un accord sur les procédés sont exigés de la part de la Tunisie ».
Le ministre a indiqué que le gouvernement avait adopté la démarche la mieux indiquée et que les concertations aboutiront à un accord soulignant qu'il était nécessaire de prendre connaissance des déclarations officielles des bailleurs de fonds ayant jugé le plan du gouvernement réaliste et réalisable.
Interrogé sur la possibilité de remettre sur la table l'initiative du dialogue national en ces circonstances précises, Noureddine Taboubi a considéré que l'objectif du dialogue n'était pas le dialogue en soi, mais de parvenir à des conclusions, chose qui n'est pas gagnée d'avance. « Aujourd'hui, on assiste encore aux égos surdimensionnés. Tant que les différentes parties prenantes n'ont pas laissé de côté leur orgueil démesuré, on ne peut aspirer à aucun avancement, encore moins le rétablissement de la confiance des Tunisiens dans les gens qui les gouvernent ».