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Les basses méthodes pour fragiliser Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 24 - 05 - 2021

La semaine a été assez dynamique pour nos politiques. Kaïs Saïed était en France pour le Sommet de Paris sur l'Afrique. Le président de la République a eu une série de rencontres avec quelques uns de ses homologues européens, africains et arabes, mais ces rencontres n'ont pas dépassé les salamalecs. Rien n'a filtré à ce sujet puisqu'il n'y avait rien à filtrer.
Comme d'habitude, le président n'a pas manqué de mettre le pied dans le plat, signe qu'il ne sait toujours pas porter son costume de président de la République. Il s'est ainsi cru obligé de devoir embrasser Emmanuel Macron afin de lui prouver son affection, sans penser à la mauvaise image qu'il dégage en ces temps de covid et de distanciation sociale obligatoire.
Ensuite, il a donné une interview à France 24, la chaîne publique française qui fut officiellement, à un moment, dépendante du Quai d'Orsay. Une gifle pour tous les médias tunisiens qui attendent une interview depuis son investiture. Jamais un président d'une démocratie n'a autant méprisé les médias de son pays que Kaïs Saïed. Même Donald Trump accordait des interviews à des médias américains qui lui sont hostiles.
L'interview a été l'occasion pour Kaïs Saïed de prouver, si besoin est, qu'il est un analphabète politique et du « ce qui se dit » et « ce qui ne se dit pas » quand on est à l'étranger. Il a ainsi déclaré qu'il ne fait pas bon d'investir en Tunisie en ces temps politiques troubles. Sans conseiller politique, sans conseiller en communication, Kaïs Saïed ne pouvait pas agir autrement que de mettre les pieds dans le plat. C'est même un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Du côté de la présidence du gouvernement, Hichem Mechichi est allé en Libye pour vendre la destination Tunisie et la main d'œuvre tunisienne. A la tête d'une forte délégation médiatique, sans Business News, les confrères présents ont estimé que la visite était fructueuse. Tant mieux pour nous tous. Parmi les points évoqués, Hichem Mechichi a déclaré qu'il a levé les barrières entravant la circulation des biens entre les deux pays et pris certaines mesures pour faciliter les investissements libyens en Tunisie. Il a également souhaité la bienvenue aux Libyens désirant acquérir des biens immobiliers chez nous. Une annonce qui a fait réagir plusieurs observateurs alertant qu'une telle mesure ferait grimper les prix de l'immobilier et empêcherait les Tunisiens de devenir des propriétaires.
Ce qu'il faut savoir, c'est que les étrangers ont déjà la possibilité d'acquérir des biens immobiliers en Tunisie, à condition d'avoir l'autorisation du gouverneur. Les autorisations, d'après ce que l'on sait, ne sont pas vraiment données au compte-goutte. Ce qu'il faut savoir, aussi, c'est que depuis 2005, et grâce à la loi numéro 2005-40, « sont dispensés de l'autorisation préalable, l'acquisition, ou le bail par des étrangers, des terrains et des locaux bâtis dans les zones industrielles et des terrains dans les zones touristiques, et ce, pour la réalisation de projets économiques ». Qu'a offert de plus Mechichi aux Libyens ? Leur a-t-il vendu du vent ? Ça en a tout l'air ! Mais puisqu'on nous dit que la visite était fructueuse, va pour fructueuse ! Il n'y a pas que Mechichi qui vend du vent dans ce pays…

Du côté du cirque du Bardo, on continue le spectacle classique. Abir Moussi avec son casque et son gilet pare-balles fait le show en s'opposant, caméra au poing, à tout et à rien. Samira Chaouachi et Rached Ghannouchi ne cessent, comme d'habitude, de violer la loi et le règlement intérieur. Seïf Eddine Makhlouf fait arrêter une plénière pour aller prier. Rached Khiari continue à être payé tout en étant un fugitif que la police n'arrive toujours pas à trouver. Bref, le cirque. Ah oui, il y a autre chose. Ils ont décidé d'accélérer la proposition de loi relative à la criminalisation de la normalisation avec Israël. C'est une priorité, c'est sûr ! On s'est également félicité de la victoire des islamistes de Hamas. Les deux cents Palestiniens décédés, dont une soixantaine d'enfants, comptent pour du beurre… Bref, c'est le cirque. Je me répète, je sais, mais on ne le dira jamais assez s'agissant de nos députés.

Du côté de la basse-cour, les pages islamistes sur Facebook se partagent depuis hier un document de plus de trois pages présenté comme étant un projet de coup d'Etat fomenté par le président de la République sur la base de l'article 80 de la Constitution. Oui, vous avez bien lu, on présente le président de la République comme étant le protagoniste principal du coup d'Etat !
Dans ce document, on lit comment le président va assigner à résidence certains députés de Qalb Tounes, d'Ennahdha et d'Al Karama. Comment il va obliger le chef du gouvernement et le président du parlement à rester dans un palais de Carthage dont la couverture internet et téléphonique sera coupée et comment le président de la République va prendre tous les pouvoirs ! Défense de rire.
Le document est adressé par un anonyme à la cheffe de cabinet de la présidence, Nadya Akacha, et a été publié par le site Middle East Eye.
Le gendre de Rached Ghannouchi, Rafik Abdessalem, fut l'un des premiers à partager le document, comme pour l'authentifier. Il est rapidement suivi par Abdellatif Aloui, député d'Al Karama, qui accuse la famille Abbou d'en être le rédacteur. Juste après, le fugitif Rached Khiari le partage avec délectation et accuse les Emiratis et les Français d'être derrière, tout en présentant le site internet qui l'a propagé comme étant un média britannique de renom. Comme pour dire qu'aucune mise en doute de l'authenticité du document n'est permise. C'est une basse-cour, je vous l'ai dit.

Parce qu'ils sont suivis aveuglément par leurs troupeaux, les islamistes croient que tous les Tunisiens sont idiots. Régulièrement, depuis la révolution, ils présentent quelqu'un comme étant le grand sorcier méchant qui veut du mal de la Tunisie. Avant la révolution, Ben Ali était coupable de tous les maux. En 2012-2013, c'était Kamel Letaïef qu'on mettait à toutes les sauces pour être le bouc-émissaire de toute manigance qui se passe dans le pays. Les « médias de la honte » ont, de tous temps, été présents pour servir les basses manœuvres, d'après eux. Certains hommes de médias plus que d'autres. Mohamed Boughaleb, Nabil Karoui (avant qu'il ne devienne leur ami), Naoufel Ouertani (avant de rendre les armes et de quitter le journalisme politique) Myriam Belkadhi, Lotfi Laâmari, Hamza Belloumi, Sofiène Ben Hamida, Zyed El Héni, Maya Ksouri et bien d'autres, étaient régulièrement cités comme acteurs principaux du camp des méchants qui ne veulent pas le bien de la Tunisie et de son gentil peuple appauvri. Autres acteurs titulaires du camp des méchants qui ne veulent pas le bien de la Tunisie, les Emiratis et les Français. Ces deux pays frères et amis sont régulièrement cités par les islamistes comme les financiers du grand complot visant la Tunisie et ses richesses naturelles inépuisables (notamment le pétrole et le sel). Depuis les élections de 2019, c'est Nadya Akacha qui remplace désormais tout ce beau monde. A elle seule, cette dame remplace tous les méchants. A entendre les islamistes, et à lire leurs pages, elle mène le président de la République par le bout du nez pour lui faire faire tout ce qu'elle veut.

Le document fuité hier par Middle East Eye ferait rire n'importe quel observateur politique tant il est enfantin ! Dans quel pays au monde, met-on noir sur blanc le manifeste d'un coup d'Etat ? Dans quel pays au monde, un chef d'Etat fait un coup d'Etat ? Outre ces évidences, il suffit de connaitre le pedigree de Middle East Eye pour remettre en doute le contenu de ce que ce site diffuse.
Pour information, ce site est géré par un membre d'un institut oriental d'études stratégiques, lequel fait partie d'une organisation siégeant à Istanbul (Al Sharq Forum) et présidée par Wadhah Khanfar, islamiste notoire et ex directeur général d'Al Jazeera.
Le troupeau islamiste n'a cure de tous ces détails et de toutes ces aberrations, ils s'abreuvent dans toutes les eaux qu'on lui présente, fussent-elles sales.
Le document fuité hier, aussi invraisemblable soit-il, est des plus sales, car il tend à salir et à fragiliser avec de l'intox, le président de la République.
Le combat politique entre les islamistes et le président de la République est quelque chose de tout à fait naturel. C'est même sain, dans une démocratie, qu'il y ait ce type d'adversité. Mais, dans une démocratie qui se respecte, tous les coups ne sont pas permis. Il y a des lignes rouges qu'on ne devrait pas franchir, si l'on veut vraiment garder un minimum de décence.
Or de décence, il n'y en a point chez les islamistes. On n'hésite pas à toucher l'honneur des uns et l'intégrité des autres (le cas notamment de Nadya Akacha et de l'avocate Maya Ksouri).
Les islamistes ne sont plus dans les accusations fantaisistes, ils sont dans la fabrication de faux documents et de faux enregistrements pour attaquer leurs adversaires politiques et médiatiques. Ils veulent pousser Kaïs Saïed à l'erreur et à ses derniers retranchements. Ils estiment que quelle que soit sa réaction, ils vont être gagnants en agissant ainsi.
Erreur. C'est vrai que l'authenticité de ce que racontent les islamistes n'est pas mise en doute par leurs fans, mais ils se discréditent de plus en plus auprès des acteurs principaux de l'économie et de la politique en Tunisie et à l'étranger. Les médias sont là pour crier au scandale face à ces fuites et ces intox et les ambassadeurs sont là pour remplir leurs rapports.
Les observateurs qui comptent et qui pèsent réellement dans un pays, quels qu'ils soient, ne sont pas les milliers de fans qui appuient sur « like » sous une publication Facebook, ce sont les quelques hommes de médias influents, d'investisseurs, de lobbyistes et d'ambassadeurs qui observent en silence ce qui se passe et agissent en conséquence.

Paix aux âmes de deux grandes personnes disparues la semaine dernière, Zeyneb Farhat et Ahmed Mestiri.


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