Réagissant à l'affaire des documents fuités, le député du Bloc démocrate, Haykel Mekki, a estimé qu'il s'agit d'un « jeu de gamins des renseignements » initié par le parti islamiste Ennahdha. Le député, qui intervenait ce mardi 25 mai 2021, sur Mosaïque FM, a accusé d'Ennahdha d'être derrière les dernières affaires de « fuites » dont celle impliquant Rached Khiari, qui ont récemment défrayé la chronique. « Ce document factice et fabriqué a pour but de nuire à l'institution de la présidence de la République et semer le trouble dans le pays. Il s'agit clairement d'une décadence morale énorme de la part de celui qui détient ces salles d'opérations qui est Ennahdha ou du moins une grande partie du mouvement. Ennahdha est responsable de tout ce qui se passe et celui qui joue avec la sécurité du pays et les institutions de l'Etat doit cesser ce jeu », a-t-il poursuivi.
Haykel Mekki a affirmé qu'Ennahdha a l'habitude du double langage, qu'en accusant les autres partis d'être à l'origine des fuites il ne fait que recourir à ses méthodes coutumières. « Il est temps que cela cesse. Ils ne parlent que de coups d'Etat alors que l'histoire montre que c'est bien Ennahdha qui traîne un passé ponctué de tentatives de coups d'Etat. La salle d'opérations est détenue par Ennahdha, que ce soit Khiari ou les autres, c'est Ghannouchi qui tient les ficelles » a-t-il ajouté.
Le Middle East Eye a publié, dimanche, un document présenté comme étant une correspondance top secrète adressée le 13 mai à la cheffe de cabinet présidentiel Nadia Akacha, évoquant les modalités et différentes étapes à suivre par le président de la République pour activer l'article 80 de la Constitution tunisienne. Le présumé plan de putsch de la présidence consiste, notamment, en la séquestration au palais de Carthage du chef du gouvernement et du président du Parlement, entre autres, après leur convocation pour une réunion du Conseil de la sécurité nationale, ainsi que l'arrestation de plusieurs hommes d'affaires et politiciens. La présidence a réagi, mardi, à ce document niant son existence et soulignant son étonnement tant par rapport au contenu dudit document que l'emballement qui a accompagné sa diffusion.
Ennahdha, pour sa part, a appelé à l'ouverture d'une enquête afin de révéler circonstances de cette affaire et rassurer l'opinion publique nationale et internationale. Le bureau exécutif du mouvement a également appelé les organisations nationales, les partis politiques, les activistes de la société civile et tous les démocrates à former un front national pour défendre le processus démocratique et les libertés, et faire face ainsi à toutes les tentatives de mettre à mal les acquis de la révolution.