L'ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, a affirmé, lors d'une rencontre, mardi 22 juin 2021, avec la presse tunisienne, que la 3ème édition du Haut Conseil de Coopération franco-tunisien (HCC), qui s'est tenue à Tunis les 2 et 3 juin courant, a permis de faire le point sur un ensemble de dossiers d'intérêt commun et sur l'état d'avancement de la coopération dans de nombreux projets en cours. Il a rappelé, à ce propos, l'exception et la profondeur des relations qui unissent la France à la Tunisie, notant que malgré la crise sanitaire du Covid-19 ces relations sont restées « extrêmement vivantes » et donné lieu à de nombreuses visites de haut niveau dont celle du premier ministre français, Jean Castex, qui a effectué son premier déplacement à l'étranger en Tunisie au début du mois. « Les travaux du HCC ont été l'occasion de constater et de réaffirmer la force de notre partenariat et le premier déplacement de Jean Castex en Tunisie témoigne de l'importance des relations franco-tunisiennes et de la solidarité exprimée par la France à la Tunisie dans ce contexte notamment de lutte contre le Covid-19 » a déclaré l'ambassadeur, soulignant que le HCC a permis d'avancer sur un certain nombre de dossiers et que cette 3ème édition du Sommet a été très utile et réussie.
André Parant a annoncé, au cours de cette rencontre, un don français de 325.000 doses du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 à la Tunisie qui sera livré d'ici la fin du mois de juin, confiant qu'il s'agit d'une aide supplémentaire à celle que la France engage via l'initiative Covax. Interrogé sur l'éventualité d'une possible restructuration de la dette tunisienne auprès de la France, l'ambassadeur a assuré que les autorités tunisiennes n'ont à aucun moment sollicité une quelconque annulation ou restructuration de la dette. « La dette de la Tunisie auprès de la France s'élève à un milliard d'euros et en tant que présidente du club de Paris, la France est tenue de respecter une certaine discipline en la matière. Les parties tunisiennes sont conscientes des conséquences d'une telle demande, car demander l'annulation de la dette c'est envoyer un signal au marché que l'on n'est pas en état de rembourser la dette et cela vous prive de la possibilité d'emprunter sur le marché sauf à des taux extrêmement élevés, ce n'est donc pas du tout une bonne chose pour la Tunisie et aucune demande n'a été faite dans ce sens » a-t-il expliqué.
Sur le dossier épineux de l'Université française en Tunisie pour l'Afrique et la Méditerranée (UFTAM), André Parant a confirmé que le projet, pourtant prometteur, a fait les frais d'une précipitation exagérée dans sa mise en place en 2019 « sans que toutes les précautions juridiques n'aient été prises ». « C'est un beau projet si l'on répond à quelques conditions. D'abord que les filières développées dans le cadre de ce projet ne fassent pas concurrence aux filières existantes dans les universités tunisiennes, qu'on y implante des filières innovantes qui donneront aux jeunes un accès rapide à l'emploi. Les élèves qui seront diplômés de cette université doivent pouvoir bénéficier d'un double diplôme, de l'UFTAM et de l'université française partenaire. J'entends dire parfois que nous avons contribué à ce projet pour empêcher les étudiants tunisiens d'aller en France, il n'en est rien. Il n'y a aucune volonté française d'empêcher les étudiants tunisiens de poursuivre leurs études en France, l'idée est d'abord de développer un complément de l'offre universitaire en Tunisie et d'aider à développer son rôle de plateforme universitaire sur le continent africain » a poursuivi l'ambassadeur.
André Parant a ajouté que si l'UFTAM a été mise en place sur des bases « provisoires », les deux parties, tunisienne et française, sont en train « d'y remédier ». « Une Société Anonyme est en cours de constitution, elle sera créée d'ici le mois de septembre. Un accord intergouvernemental est aussi en cours d'élaboration, il définira les engagements respectifs de l'ensemble des parties. Nous avons mis tout cela sur les rails on y travaille et d'ici septembre l UFTAM sera créée sur des bases stables et moins précaires. Cet accord dira ce que chacune des parties s'engage à faire pour la création du campus et permettra de repositionner projet sur des bases solides et durables » a-t-il conclu.