La Tunisie s'est réveillée, hier samedi 10 mai 2025, sur la triste nouvelle de la disparition de Kafon. Kafon, rappeur, chanteur, poète des quartiers populaires, s'en est allé trop tôt. Son décès a provoqué une vague d'émotion et de tristesse sur les réseaux sociaux, où anonymes, artistes et figures publiques lui ont rendu hommage. L'ancien ministre Noomane Fehri a rappelé, dans une publication touchante, la puissance de la musique de Kafon, écoutée aux côtés de Mozart et Bob Marley dans son bureau ministériel. « Ceux qui entraient ne s'étonnaient pas d'entendre Mozart ou Marley… mais, toujours un peu en me trouvant plongé dans Houmani. ».
Karim Guellaty, quant à lui, a salué un « génie musical », un artiste complet, dont la voix s'est éteinte, mais dont l'âme « réside désormais au Panthéon de la Culture ». Il conclut : « tu es désormais unique. L'Histoire doit retenir que toi qui distribuait du courage à tous ceux que tu croisais, tu n'en as pas manqué pour devenir à ton corps défendant, un exemple à suivre. »
Ridha Ben Omheni a lui aussi tenu à rétablir la juste dimension de l'artiste, en s'insurgeant contre la manière dont certains réduisent Kafon à un simple rappeur. « Avec tout le respect que je dois aux rappeurs, Kafon était un artiste complet, porteur d'une cause, cultivé, et plus éveillé que bien des docteurs. Même lorsqu'il a pris position politiquement, c'était avec franchise, sans calcul ni flatterie. » Un hommage fort qui souligne l'intégrité de l'homme derrière l'artiste.
Pour Lotfi Bennour, c'est une douleur partagée par tout un peuple : « je ne l'ai jamais connu, mais je suis triste pour cet enfant du pays. Paix à ton âme, très cher Kafon. »
Enfin, Olfa Yassine a rendu un hommage bouleversant : « Il chantait ce que beaucoup vivaient en silence… Il portait nos blessures dans ses mots, nos rêves noyés dans ses mélodies. [...] Aujourd'hui, la Tunisie perd bien plus qu'un artiste : elle perd une conscience, un cri, un reflet fidèle d'une jeunesse en quête d'avenir. » Kafon n'était pas qu'un artiste. Il était une voix. Celle des oubliés, des jeunes désabusés, de la rue et des exilés. Sa disparition laisse un vide immense, mais son message, lui, reste plus vivant que jamais.