Riadh Chaoued : la loi interdisant la sous-traitance a réduit le chômage et stimulé l'investissement    Fottille internationale « Al-Soumoud », étudiants à l'étranger, éclipse…Les 5 infos du week-end    Kasserine : La dépouille de Abdelkader Dhibi arrive à Tunis    Orages, pluies intenses et grêle attendus cette nuit sur plusieurs régions    Jendouba pleine de visiteurs : plus de 818 000 touristes jusqu'à fin août !    La perfidie de l'effarement des élites tunisiennes face à l'initiative des deux farfelus parlementaires américains    Football – U17 : La Tunisie programme cinq matchs amicaux avant le Mondial 2025 au Qatar    Foot : le CS Sfaxien s'engage avec Hamza Mathlouthi pour deux ans    Guerre en Ukraine : Washington menace les pays achetant du pétrole russe    Le quartier consulaire du Tunis ottoman au centre d'une conférence à l'IRMC    Séisme de magnitude 5,1 enregistré aux Philippines    Hawaï déclare l'état d'urgence face à l'approche de l'ouragan Kiko    Céréales : l'Office autorise le troc de semences jusqu'au 31 décembre 2025    Bonne nouvelle pour les étudiants à l'étranger, l'allocation monte à 4000 dinars    Vers un nouveau cadre réglementaire pour les omdas : l'intérieur répond à Syrine Mrabet    Tunisie : Alerte météo, pluies et vents puissants frappent plusieurs régions !    Kef : 5 600 aides scolaires et universitaires pour les familles à faibles revenus    Tunis : un receveur de bus échappe de justesse à un grave accident    Tunisie : des pluies record, mais les barrages restent loin de leur capacité    Hommage à l'art contemporain tunisien dans l'exposition Big moments au Centre national d'art vivant    « Big Moments » : 27 artistes tunisiens exposent au CNAV de Tunis    Microsoft : latence accrue sur Azure en raison de dommages sur des câbles en mer Rouge    La dépendance stratégique de l'Occident aux terres rares chinoises: Enjeux géopolitiques et perspectives    Spectacle céleste : vivez l'éclipse totale de Lune en direct depuis la Tunisie    Un séisme de 4,5 degrés frappe le nord-ouest de l'Argentine    DECES: Mustapha MISSOUM    Alerte : Un puissant système dépressionnaire affectera la Tunisie la semaine prochaine    Spéculation : le ministère de l'Intérieur lance des opérations coup de poing dans les marchés de gros    Kaouther Ben Hania décroche le Lion d'argent à la Mostra de Venise    Tunisie : L'Autorité des marchés financiers met en garde les investisseurs    Conflit ouvert entre le ministère et les syndicats : la rentrée scolaire menacée    « La Voix de Hind Rajab » bouleverse Venise et rafle six prix parallèles    Mobilisation mondiale pour Gaza : le député Mohamed Ali et le SNJT à bord de la flottille Soumoud    Match amical – Egypte-Tunisie A' (Ce soir à 18h00) : Aux dimensions étendues...    Météo - Tunisie : orages en vue, le nord et le centre particulièrement concernés    Le ministre de l'Equipement promet : la route périphérique "X20" sera opérationnelle d'ici fin 2025    Les funérailles de Mohamed Hajj Slimane auront lieu samedi à Gammarth    Création de la brigade de la Garde municipale en Tunisie : 100 premiers caporaux diplômés à Bir Bouregba    Violences dans les stades : le gouvernement muscle son jeu, le Parlement sur la touche ?    Décès du réalisateur Mohamed Haj Slimane    Arrivée ce soir en Tunisie du corps d'Abdelkader Dhibi, tué par la police en France    La Maison des Arts du Belvédère et Art Cot organisent l'exposition "Big moments" du 06 au 20 septembre 2025    Le designer tunisien Hassene Jeljeli illumine la Paris Design Week 2025    Sommet russo-arabe à Moscou en octobre prochain    Les pays les plus chers pour les expatriés en 2025    la destination la moins chère pour les expatriés en 2025    Ultra Mirage El Djérid 2025 à Tozeur : Assurances BIAT renouvelle son engagement sportif et social    Assurances BIAT et l'Ultra Mirage El Djérid : Sport, culture et engagement en faveur de la communauté locale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Oh qu'elle est jolie, la justice de mon pays !
Publié dans Business News le 11 - 05 - 2025

Il était prévu qu'une grande manifestation de soutien au journaliste Mourad Zeghidi ait lieu ce dimanche. Elle n'aura pas lieu. Elle a été interdite par les autorités, qui ont informé la direction de la salle où devait se tenir cette manifestation qu'une autorisation préalable était nécessaire pour ce genre d'événements. Pourtant, l'un des acquis de la révolution était de rétablir le droit d'organisation et de rassemblement dans le pays après des décennies de répression, de privations et de restrictions. Le régime d'autorisation, qui était imposé, a été naturellement remplacé après la révolution par un régime de simple information. Il suffisait de mettre les autorités locales au courant de la manifestation prévue, dans le but d'en garantir le bon déroulement.

Une justice mise en scène, une démocratie bâillonnée
Pour la manifestation de soutien à Mourad Zeghidi, le bon déroulement de cette rencontre était pratiquement garanti. Sa famille, ses collègues et ses amis voulaient simplement alerter sur l'arbitraire que subit ce journaliste depuis 365 jours — soit une année entière — sans avoir commis aucun délit, sauf celui d'être journaliste. C'était sans compter la frustration d'un pouvoir en manque d'autorité et nostalgique du bon vieux temps et des bonnes vieilles méthodes.
D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que le régime actuel se permet d'interdire une manifestation civile pour les mêmes motifs fallacieux. Il y a quelques semaines, un collectif citoyen avait envisagé d'organiser, dans la même salle de la capitale, un procès simulé du procès équitable. Il a été interdit d'organiser ce procès, qui a finalement eu lieu dans les locaux de la Ligue des droits de l'Homme. Quelques jours plus tard, les lourdes peines prononcées dans le cadre du verdict de l'affaire dite de « complot contre la sûreté de l'Etat », ainsi que le déroulement de ce procès, ont confirmé l'urgence d'une réflexion collective et citoyenne sur la justice et les moyens de garantir un procès équitable pour tous.

Le cas Jarraya : une réduction de peine qui interroge
La révision des peines de l'homme d'affaires sulfureux Chafik Jarraya, à la fin de la semaine dernière, et la réduction de celles-ci de 101 à quatre ans d'emprisonnement, est l'une des marques les plus troublantes des bizarreries du système judiciaire tunisien. Une telle bizarrerie aurait été impensable sans la bienveillance du pouvoir politique. Une bienveillance murmurée depuis deux ans au moins, avec l'ouverture de l'affaire dite du complot contre l'Etat. L'un des plus importants témoins à charge, le fameux témoin XX, n'était autre que Chafik Jarraya. Des bruits couraient depuis qu'un accord avait été conclu entre l'ancien ministre de l'Intérieur et Jarraya pour enfoncer les impliqués dans ce dossier, moyennant la réduction de ses peines.
La pratique de confondre les peines est certes connue et utilisée dans les systèmes judiciaires du monde entier. Dans plusieurs autres systèmes, des accords sont conclus entre des procureurs et des malfaiteurs repentis pour faire tomber leurs anciens camarades, en échange d'une réduction de peine ou même, dans certains cas, de leur libération pure et simple. Cela s'est vu dans des affaires de terrorisme, comme en Algérie, ou de mafias, comme en Italie. Seulement, ces accords ne se font jamais en catimini : ils sont annoncés publiquement au cours du procès.

Témoignage arrangé et justice à géométrie variable
Concernant Chafik Jarraya, ce n'est pas le cas. D'abord, parce que son témoignage ne vise pas ses anciens frères d'armes, mais ses adversaires de longue date, comme Kamel Letaïef, qui a écopé de 66 ans d'emprisonnement. Ensuite, parce que son témoignage n'est pas fiable : il relate des faits qui auraient eu lieu alors qu'il était déjà incarcéré. Enfin, parce que l'accord en question n'a jamais été dévoilé de manière publique et officielle.
Quoi qu'il en soit, Chafik Jarraya restera en prison pour des affaires en cours, touchant non pas de simples délits de falsification ou de malversation, mais des crimes de corruption, de blanchiment d'argent, de trafic d'armes et même de terrorisme. Il serait grotesque de penser que l'accord du témoin XX avec l'ancien ministre de l'Intérieur couvre également tous ces dossiers. Auquel cas, nous fredonnerions en chœur le refrain revisité de la chanson d'Enrico Macias : « Oh qu'elle est jolie, la justice de mon pays ! ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.