Lors de sa rencontre ce mercredi, 11 août 2021, avec le ministre de l'Education, Fethi Sellaouti, le président de la République, Kaïs Saïed a évoqué l'affaire de la juge interpellée en possession de devises étrangères et tunisiennes pour un montant avoisinant 1,5 million de dinars. Le chef de l'Etat a rappelé, dans ce cadre, qu'il œuvre à ce que la loi s'applique à tous équitablement, peu importe le statut, la fortune ou la fonction. Kaïs Saïed a souligné qu'un pauvre qui vole de la nourriture dans un magasin se serait vu infliger les sanctions adéquates sans ménagement et qu'il doit en être de même pour tout citoyen, quelle que soit sa position. « Elle dit qu'il s'agit d'un don et la justice la relâche au nom de l'indépendance de la justice alors que ce sont eux qui devraient donner l'exemple ! Elle a pourtant été arrêtée en flagrant délit ! » a ajouté Kaïs Saïed.
Kaïs Saïed a tenu à souligner à l'adresse du peuple tunisien, lors de cette rencontre, que « les institutions de l'Etat continuent de fonctionner normalement malgré des circonstances exceptionnelles. Des mesures qui ont été décidées à la lumière d'un danger qui n'était plus imminent mais bien réel, et qui ont été prises conformément à la loi et à la constitution, contrairement à ce que certains – pourtant instruits – prétendent. Je ne suis pas de ceux qui appellent aux coups d'Etat, mais à l'application stricte de la loi, à tous, sans distinction ».
Hier, 10 août 2021, les services d'intervention de la douane du gouvernorat de Monastir ont opéré une saisie de devises étrangères pour un montant avoisinant 1,5 million de dinars à bord de la voiture d'une juge, une Golf 7. D'après un communiqué de la douane, cette saisie a eu lieu dans le cadre d'une enquête menée par les services concernés à propos d'un réseau de trafic de devises opérant entre l'est du pays et les frontières sud.
La juge a été interrogée en présence du représentant du ministère public de Monastir. Elle a déclaré qu'elle comptait transporter cet argent dans l'une des villes du sud du pays pour le compte de personnes opérant dans le trafic de devises. Selon des informations supplémentaires, la juge en question a été interrogée, interdite de voyage et remise en liberté par son confrère.