Le membre du bureau exécutif d'Ennahdha, Abdellatif Mekki a adressé, le 14 août 2021 une lettre au président de la République comportant, selon lui, les mêmes propos adressés à un ami. Abdellatif Mekki a déclaré au président de la République Kaïs Saïed qu'avoir le soutien majoritaire au sein du mouvement et du pouvoir, ne lui permet nullement d'ignorer l'histoire du parti dans la lutte contre le pouvoir. Il a aussi rappelé à Kaïs Saïed que la gouvernance en Tunisie ne s'effectue qu'à travers une politique harmonieuse, prenant en considération la nature spécifique du pays et de son peuple, ainsi « je vous conseille et je conseille le peuple » a-t- il affirmé. Abdellatif Mekki a précisé au président de la République que les divergences de points de vue concernant ses décisions du 25 juillet ne sont pas minimes, mais aujourd'hui tout le monde s'interroge sur l'avenir de la Tunisie et exige une solution. Le membre du bureau exécutif d'Ennahdha a déclaré « A ce stade, seulement deux choix s'imposent, le premier puise sa source dans la constitution, vous rapprochera de vos alliés et exprimera que vous n'êtes pas un dictateur, mais le deuxième est imprévisible, anticonstitutionnel et appellera surtout l'ingérence étrangère à notre souveraineté ». Abdellatif Mekki a expliqué que le premier choix se basera sur une compréhension approfondie des erreurs graves commises avant le 25 juillet, en réformant la constitution, le règlement interne du parlement, qui reprendra son travail pour lutter contre les corrompus et assurer une coordination harmonieuse avec les différentes institutions étatiques. Il a aussi ajouté que le changement du président du parlement et l'établissement d'un nouveau consensus politique n'est nullement un obstacle, sans oublier la formation d'un nouveau gouvernement porteur d'un programme de sauvetage du pays face aux défis actuels. A travers cette lettre, Abdellatif Mekki a expliqué au président de la République que ces mesures garantiront une restructuration institutionnelle accompagnée d'une réforme législative des lois et principes fondamentaux, notamment : la loi électorale et le régime politique du pays, selon la constitution et les mécanismes adéquats. Abdellatif Mekki a déclaré qu'une telle démarche assurera à la Tunisie une grandeur internationale, à travers l'adoption d'une solution conforme à son histoire caractérisée par la souplesse et les compromis. Il a continué son explication en précisant que le deuxième choix qui concerne la suspension de la constitution accompagnée de la dissolution du parlement, entrainera la Tunisie vers l'inconnu et l'improbable surtout après la fin de l'euphorie populaire. Abdellatif Mekki a conclu sa lettre par une question : « Alors pourquoi choisir le parcours le plus difficile, alors que la première solution est capable de mobiliser tout le monde et d'amener le pays vers l'espoir et la tranquillité ».