L'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi a renvoyé, mercredi, le projet de loi organique amendant la loi sur la Cour constitutionnelle au président de la République, la majorité nécessaire au vote n'étant pas atteinte. Réagissant à cette décision, l'ancien ministre de la Santé et dirigeant nahdhaoui, Abdellatif Mekki, a adressé une lettre ouverte à Kaïs Saïed le 3 juin 2021 sur Facebook.
Rappelant que l'impasse politique actuelle était due à une crise de communication entre les trois têtes du pouvoir en Tunisie, Abdellatif Mekki a signalé que le traitement des affaires juridiques par des moyens politiques ne pourrait qu'affaiblir la position de la présidence de la République et la mettre dans une situation conflictuelle face à des parties politiques partiales.
Le politicien a invité Kaïs Saïed à engager le dialogue national suivant l'initiative proposée par la Centrale syndicale et sans condition aucune notant que seul le dialogue pourrait conduire à un consensus autour de la situation socio-économique et des réformes à entreprendre pour réviser certaines lois fondamentales ; le régime politique du pays, entre autres.
Il a soutenu, dans ce même contexte, que la résolution de la crise ne pourrait se faire que si la présidence de la République prenait l'initiative de répondre positivement à la décision du Parlement sur la loi de la Cour constitutionnelle et la promulguer pour ensuite désigner les quatre autres membres que Carthage devrait choisir.
Ce tournant créera des climats positifs qui nous permettront en tant que groupe national de résoudre les autres problématiques politiques et, par la suite, se focaliser sur les préoccupations des Tunisiens, selon Abdellatif Mekki.
Précisant que le président de la République ne pourrait protéger la Constitution par son simple gré de constitutionnaliste et que cela devrait se faire impérativement à travers la Cour constitutionnelle, le dirigeant nahdhaoui a estimé que l'instauration de cette cour serait une réussite personnelle de Kaïs Saïed, si elle venait à être créée.
Il a, dans ce sens, appelé le président de la République à ne pas prêter attention à ceux qui affirment que la Cour constitutionnelle serait utilisée contre sa personne laissant entendre que certains souhaitent prolonger davantage la crise politique en faisant croire à un conflit entre Carthage et un parti politique en particulier.
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