L'avocate Besma Khalfaoui, veuve du martyr Chokri Belaïd, a tenu à commenter la récente polémique suscitée par les propos tenus vendredi par le président de la République, Kaïs Saïed, qui accusait l'épouse de l'ancien président de l'Inlucc, Chawki Tabib, de détenir une fortune mal acquise estimée à « cent milliards ». Dans un post publié, vendredi 3 septembre 2021, sur les réseaux sociaux, Besma Khalfaoui s'est exprimée en tant qu'avocate affirmant détenir les preuves de ce qu'elle avance. « Meriem Azzouz a hérité de sa mère, décédée en 2013, des biens à El Fahs et dans la banlieue de la Marsa. Elle a vendu, avec sa famille, un bien à la Marsa et acheté deux biens à El Menzah et je parle de preuves car j'ai pu voir les documents en tant qu'avocate dans le cadre de l'affaire qu'avait engagée à son encontre l'honorable citoyen Maher Zid » a-t-elle souligné.
Besma Khalfaoui a ensuite estimé que la politique du deux poids deux mesures continue à être en vigueur même après le 25 juillet. « Le président nous a parlé d'un député suspecté de corruption, qui possède 1500 milliards et de sa femme, avocate, qui a bénéficié de sa position à la tête du ministère de la Justice. Mais l'honorable président n'a pris aucune mesure préventive ou punitive à son égard ou à l'égard de son épouse. Selon le président les deux hommes ont commis le même crime alors, qui protège Bhiri et son épouse aujourd'hui ? Si l'innocence de Meriem Azzouz est attestée, et elle le sera, que va faire le président ? » a-t-elle conclu.
Rebondissant sur les centaines d'attaques subies depuis hier soir, Chawki Tabib a aussi posté, aujoud'hui, un statut sur sa page Facebook pour s'expliquer. Il a assuré que la fortune de son épouse est héritée de ses parents et que la valeur de leurs biens réunis est bien inférieure aux cent "milliards" évoqués. Chawki Tabib ajoute, également, que tous les contrats d'achat et de vente ont été conclus avant sa désignation à la tête de l'Inlucc en 2016, et avant son mariage en 2017. Il a rappelé qu'il a obtenu un non-lieu dans le procès pour corruption et blanchiment d'argent que lui a intenté le député islamiste radical Maher Zid. M. Tabib a accompagné son texte par un fac-similé de ce non-lieu.
L'ancien président de l'Inlucc a assuré que toutes les informations sont facilement vérifiables, soulignant qu'il n'y a eu aucune hausse dans la valeur de ses biens depuis sa nomination à la tête de l'Inlucc et qu'il tient toutes les preuves à la disposition de la justice, de tout organisme public et de toute enquête journalistique d'investigation. Chawki Tabib subit une véritable chasse aux sorcières et un florilège d'intox depuis qu'il a occupé le poste de président de l'instance de lutte contre la corruption. Des dizaines d'articles et d'accusations sans preuves ont été proférées contre lui, notamment par certains lobbys et par les milieux islamistes radicaux.