Le député du Parti unifié des Patriotes démocrates (Watad), Mongi Rahoui a affirmé qu'il n'y avait pas d'autres moyens que les mesures exceptionnelles pour rompre avec le système d'avant le 25 juillet 2021. Durant son passage du 28 septembre 2021 sur les ondes de la radio Mosaïque Fm, Mongi Rahoui a affirmé que la Tunisie ne pouvait pas échapper au système corrompu qui s'était mis en place à travers les méthodes traditionnelles. « Nous avons évité une catastrophe. Quelques jours avant l'annonce des mesures, le mouvement Ennahdha avait forcé le chef du gouvernement à entamer le processus de création d'un gouvernement politique. Il avait réussi à infiltrer la justice tunisienne au fil de la dernière décennie ! », s'est-il exclamé. Mongi Rahoui a critiqué l'attitude de ceux qui craignaient une possible dictature par Kaïs Saïed alors qu'ils en subissaient une réelle sous le règne du mouvement Ennahdha. « Nous ne pouvions même pas faire opposition aux décisions de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) auprès du tribunal administratif ! Le mouvement Ennahdha trafiquait le vote de projets de loi ! Il ne respectait ni la Constitution ni le règlement intérieur de l'assemblée ! S'opposer au 25 juillet 2021 signifie être en faveur des dépassements et de la détérioration de l'Etat durant les dix dernières années », a-t-il déploré. Par la suite, le député a estimé que les résultats des mesures du 25 juillet 2021 étaient fortement positifs. « Néanmoins, le soutien envers le président ne doit pas être absolu. Nous devons exercer une pression positive à propos de certains sujets. A titre d'exemple, le président de la République a suspendu l'activité parlementaire alors que le peuple s'attend à la dissolution de l'ARP », a-t-il déclaré.
Au sujet du décret n°117 du 22 septembre 2021, Mongi Rahoui a renouvelé son appel pour la limitation de son application dans le temps, ceci afin de rassurer le peuple et les acteurs politiques. « Nous sommes passés vers un régime que nous pouvons qualifier de présidentiel et qui correspond à la situation exceptionnelle. Son application doit être limitée dans le temps », a-t-il précisé. Pour ce qui est de la révision de la Constitution, Mongi Rahoui a appelé à ne pas se ruer derrière les interprétations infondées. « La composition de la commission chargée de la révision de la Constitution nous est encore inconnue. Le président pourrait consulter l'UGTT ou le quartet à ce sujet… Plusieurs hypothèses sont envisageables », a-t-il expliqué.
Mongi Rahoui a souligné la sensibilité de la situation. « Nous vivons un transfert de pouvoir. Toute la région est instable. Il faut agir avec précaution », a-t-il dit.
Au sujet de la situation actuelle de la Tunisie, le député a considéré que l'ARP n'avait plus lieu d'exister. Il a, également, critiqué l'absence d'un gouvernement. Ce dernier, selon lui, doit résoudre les problèmes auxquels font face les Tunisiens dans leur quotidien. Le gouvernement doit améliorer le pouvoir d'achat du Tunisien et baisser les prix. Ceci nécessite une série de mesures et de mécanismes. Le prochain gouvernement doit se focaliser sur les réformes socio-économiques. Pour ce qui est de la personne à la tête de ce gouvernement, le député a déclaré : « Le prochain chef du gouvernement doit faire preuve de courage. On pourra l'évaluer après 3 mois de sa prise de fonctions ». Par ailleurs, Mongi Rahoui a estimé que l'attitude des partis politiques traduit une paresse. Il a affirmé que ceci pouvait être constaté à travers l'absence de proposition concernant les étapes à venir. Enfin, le député a appelé le président de la République à exécuter les objectifs du 25 juillet 2021. Selon lui, il s'agit de la dissolution du parlement, la lutte contre le chômage ou encore la poursuite en justice de Rached Ghannouchi.