En recevant hier Najib Ktari, président de la cour des comptes, le président de la République est revenu une nouvelle fois sur la question du financement et du lobbying étranger des partis politiques et la nécessité que la législation tunisienne soit plus réactive aux décisions de la cour des comptes. C'était l'occasion pour le député de Qalb Tounes, Oussama Khlifi, pour tacler Kaïs Saïed qui a bénéficié, lui aussi, d'un lobby étranger.
Le député a ainsi publié un fac-similé du rapport de la cour des comptes dans lequel Kaïs Saïed est à la tête des candidats, selon le nombre de pages de soutien non officielles sur Facebook.
Kaïs Saïed a ainsi bénéficié de quelque trente pages de soutien totalisant plus de trois millions d'adhérents. Bien devant le second, Nabil Karoui, qui n'avait « que » trois pages totalisant 587 mille abonnés. Les pages de soutien à Kaïs Saïed, durant la présidentielle de 2019, étaient gérées depuis la Tunisie (85 administrateurs), la France (24 administrateurs), l'Arabie saoudite (trois administrateurs), les Etats-Unis et l'Italie (deux administrateurs pour chacun), ainsi que la Turquie, l'Allemagne, la Chine et le Canada avec un administrateur pour chaque pays.
Interrogé à ce sujet, Kaïs Saïed a démenti catégoriquement avoir eu recours à ce genre de pages et qu'il méconnait tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Un démenti identique à celui de Rached Ghannouchi quand on l'a interrogé sur le recours d'Ennahdha à une société de lobbying américaine.