La présidente du PDL, Abir Moussi, a souligné, lors de son intervention ce mercredi 24 novembre 2021, sur Mosaïque FM, que le président de la République, Kaïs Saïed, n'a pas le droit de publier des lois ou d'en changer et que l'article 80 de la constitution ne le lui permet pas. « L'article 80 parle de mesures et non de lois ! Le peuple doit comprendre cela et c'est notre rôle de l'éclairer sur ces questions. Le projet du chef du pouvoir en place n'est pas constitutionnel et que les institutions de l'Etat ne sont pas sa personne. Ces plateformes électroniques dont il parle c'est de la manipulation pure ! Il dit combattre la corruption alors qu'il n'en fait rien, il a bâti sa popularité sur son aversion pour le système mais les islamistes sont toujours là, ils sont partout dans l'Etat, ne sont pas inquiétés et continuent de tisser leur toile. Il est en train de nous prendre pour des idiots et d'instrumentaliser la colère du peuple pour servir ses intérêts » a-t-elle déclaré.
Abir Moussi a réitéré la position de son parti pour la nécessité de la dissolution du Parlement. « Ce qu'il a dit à Antony Blinken est un comble ! Il avoue que la corruption gangrène le pays et après ? Il fait quoi ? Rien ! Il parle de dossiers, de corrompus, de lobbying mais il ne fait rien, pourquoi il ne poursuit pas ces gens ? Pourquoi Rached Ghannouchi est toujours président de l'ARP ? Il faut dissoudre le Parlement ! Il doit assumer pleinement ce qu'il a entrepris, il s'est embourbé et a opté pour la fuite en avant. Quand nous l'avons compris nous lui avons proposé notre aide pour que le Parlement soit dissout, qu'il ne perde pas la face devant ses supporters et que nous ne perdions pas l'Etat, pour cela il faut appeler l'ISIE à changer son appareil exécutif et ses instances régionales, l'assainissement doit commencer par cela et là il est légal ! » A-t-elle poursuivi.
Abir Moussi a estimé que le climat électoral doit être assaini et que pour cela l'argent de la corruption doit être asséché, soulignant que le référendum électronique voulu par Kaïs Saïed est inapplicable en plus de violer la loi à plus d'un titre.
On rappellera que le PDL a adressé hier, par huissier, un courrier d'avertissement au ministre des Technologies le mettant en garde contre la mise en place du projet du président de la République, Kaïs Saïed, d'une plateforme « de dialogue » avec pour but d'engager des réformes profondes et qui au final ne sera qu'un outil pour le pouvoir en place pour servir ses propres desseins.
Le PDL a estimé que Kaïs Saïed n'est pas en droit d'allouer les deniers de l'Etat prétextant vouloir changer le code électoral et le système politique pour en réalité servir ses propres intérêts. Il a averti le ministre des Technologies qu'il serait passible de poursuites selon l'article 96 du code pénal, étant donné que le ministère est sur le point d'utiliser son pouvoir et son influence pour nourrir des ambitions politiques personnelles.
Le parti a souligné que le « référendum électronique » annoncé par Kaïs Saïed est un danger et qu'adopter un dialogue électronique pour parvenir à des réformes fondamentales alors que le processus exclut de nombreuses composantes de la société, ne peut représenter la volonté réelle du peuple. Un moyen qui manque aussi de transparence dans lequel le pouvoir en place contrôle les questions et recueille les réponses ne peut qu'être un couvert pour falsifier la volonté des Tunisiens.