L'ancien dirigeant d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, a qualifié l'incendie qui a éclaté jeudi dans le siège d'Ennahdha, et l'immolation du militant du parti Sami Sifi de « catastrophe » et de « séisme qu'il faudra analyser de près ». Intervenant ce samedi 11 décembre 2021, sur IFM, Abdellatif Mekki a affirmé que la victime est « l'enfant du parti », ajoutant que s'il avait été psychologiquement fragile il aurait déjà tenté de se suicider durant les quinze années qu'il a passé en prison.
« Cet incident doit être observé sous toutes ses dimensions et loin de toute instrumentalisation. Il est vrai que c'est une tragédie qui doit être lue loin de toute interprétation, et je ne l'ai personnellement toujours pas intégrée, mais elle doit quand même être analysée en profondeur » a-t-il poursuivi.
L'ancien dirigeant d'Ennahdha a indiqué qu'il a pu savoir, lors d'un mouvement social il y a de cela quatre ou cinq mois, que la victime, qui s'est immolée par le feu causant un important incendie dans les locaux du parti qui lui a couté la vie et blessé nombre de ses compagnons, avait des problèmes avec le siège du parti « car il y travaillait et qu'il en a été renvoyé comme certains de ses collègues ».
Abdellatif Mekki a estimé que les déclarations du chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, à la suite du drame, sont « maladroites » et qu'il aurait suffi qu'il se contente de mots d'apaisement.
« Au plus fort de leur persécution les militants d'Ennahdha ont tenu et se sont soutenu. Je ne pense pas que les revendications sociales aient poussé Sami Sifi à commettre cet acte » a-t-il ajouté, précisant qu'Ennahdha n'a pas rendu hommage à ses militants qui étaient faits prisonniers et qu'il leur a tourné le dos.
« Sami est ton mari et il est aussi le frère de milliers de Nahdhaouis et la vérité finira par éclater » a déclaré M. Mekki à l'adresse de l'épouse de Sami Sifi.