Le professeur de droit, Amine Mahfoudh, a estimé qu'il n'y avait eu ni instauration de l'Etat de droit ni transition démocratique en Tunisie. « Le système élaboré en 2011 ne garantit pas des élections libres et transparentes… Le rapport de la Cour des comptes a relevé plusieurs infractions électorales. Notre système constitutionnel ne répondait pas à nos attentes », a-t-il estimé. Invité le 16 décembre 2021 par Elyes Gharbi sur les ondes de la radio Mosaïque FM, Amine Mahfoudh a expliqué que les vidéos publiées par la présidence de la République ne montraient pas que les débats et discussion avec Kaïs Saïed duraient des heures et portaient essentiellement sur les droits et libertés et l'instauration de l'Etat de droit. Amine Mahfoudh a considéré qu'il pourrait ne pas faire partie de la commission chargée des projets de révisions relatives aux réformes politiques. Il a affirmé que celles-ci visent l'instauration des principes de l'Etat de droit et non-pas l'instauration du « projet de gouvernance par les bases » du président de la République.
« L'article 22 du décret 117 du 22 septembre 2021, relatif aux mesures exceptionnelles ne cite pas ce projet… Je considère que la « gouvernance par les bases » est un projet dangereux. Personnellement, je suis contre son application… Je crois en la démocratie représentative à travers les élus et les référendums… Le président connaît ma position par rapport à la chose », a-t-il ajouté. Il a souligné la nécessité de réviser la Constitution et la loi électorale tout en sensibilisant les citoyens et citoyennes à la question de l'Etat de droit. « Nous devons élaborer une constitution garantissant tout cela. Nous avons échoué et nous devons le reconnaître. La participation des acteurs politiques responsables de la dernière décennie ne nous mènera pas loin… La rupture peut mettre fin à l'échec. Nous ne soutenons pas la personne mais le projet ! », a-t-il assuré.