Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, ce mercredi 5 janvier 2022, le bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala au palais de Carthage. Une rencontre qui se voulait apaisée et par laquelle le chef de l'Etat a souhaité exprimer son soutien aux avocats. « Il n'y a pas lieu de toucher aux avocats et aux juges intègres », a-t-il dit, ajoutant que « personne n'est au-dessus de la loi et tous ceux qui ont commis des crimes à l'égard du peuple tunisien seront punis ».
Alors qu'il disait appeler à l'apaisement, le chef de l'Etat s'en est pris, cette fois encore, au conseil supérieur de la magistrature (CSM). En abordant le texte de loi relatif au conseil supérieur de la magistrature, il a affirmé qu'il y a lieu de s'interroger, selon lui, sur « ce qui a fait qu'un ensemble de textes de lois ait été adopté alors qu'il sert une partie bien déterminée ». Il ajoute, sur la même lancée que « des membres du CSM n'ont pas été élus suivant des critères objectifs, mais en privilégiant les considérations personnelles, les intérêts financiers et les rapprochements politiques ». « Nous savons tous que certains parmi ceux qui ont occupé les plus hautes fonctions dans les tribunaux, à un certain moment et encore aujourd'hui, suivaient des forces politiques et des mafias criminelles ». Il ajoute : « le problème aujourd'hui n'est ni avec les avocats, ni avec les juges intègres, le problème est avec ceux qui ont commis des crimes à l'égard du peuple tunisien ». « Certains se croient au-dessus de l'Etat alors qu'ils le font exploser de l'intérieur. Le plus important c'est la justice ! »
Cette visite survient après celle tenue plus tôt dans la journée - mais publiée à quelques minutes d'intervalle sur la page officielle de la présidence - avec la cheffe du gouvernement et les ministres de la Défense, de l'Intérieur et de la Justice.