Le député de Tahya Tounes, Walid Jalled, a considéré que les partis politiques tunisiens avaient oublié leur véritable objectif. « Le 25 juillet est le résultat de l'échec des partis… Au lieu de jouer le rôle de locomotive et d'encadrer les citoyens, les partis se sont soumis à l'opinion publique », a-t-il ajouté. Invité le 11 février 2022 par Zina Zidi sur les ondes de la radio Shems FM, Walid Jalled a rappelé les déclarations des membres des partis des coalitions ayant gouverné le pays dans le passé. « Ils critiquaient le gouvernement puis le soutenaient lors des votes de confiance. Les partis se sont soumis au populisme. Ils n'ont pas cherché à convaincre les citoyens de la nécessité d'un projet politique donné », a-t-il ajouté.
Walid Jalled a, par la suite, affirmé que la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ne conduira pas à l'amélioration de la situation de la justice tunisienne. « La stratégie du chef de l'Etat repose sur la diabolisation des instances... Je suis en faveur de l'indépendance de l'autorité judiciaire… Noureddine Bhiri avait, aussi, formé un conseil provisoire. Celle-ci lui avait permis de mettre la main sur la justice tunisienne… Les prochaines élections des membres du CSM étaient prévues pour octobre 2022… La corruption de certains magistrats ne doit pas conduire à la dissolution d'une instance... 18 magistrats allaient être élus en octobre en l'absence du mouvement Ennahdha du pouvoir », a-t-il insisté. Le député a affirmé que la dissolution du CSM était liée à la création d'une instance judiciaire relative à la loi de la réconciliation nationale.
Walid Jalled a considéré que le Parti destourien libre (PDL), Afek Tounes et la coalition du 25 juillet étaient les seuls organismes ayant su s'adapter aux changements de l'après 25 juillet. « Cette date représente un séisme politique… Sommes-nous dans l'obligation de soutenir Kaïs Saïed ou Ennahdha ? Nous devons revoir nos positions… Je suis en contact avec les leaders de plusieurs partis politiques… J'appartiens à la même famille politique que le PDL, mais ceci ne signifie pas que j'en ferais partie ! », a-t-il ajouté. Walid Jalled a considéré que les partis politiques devaient se regrouper. Il s'est interrogé sur l'absence de réaction de la part de plusieurs dirigeants se présentant comme étant des leaders. « Nous devons trouver une solution. L'égocentrisme a conduit à la destruction des partis politiques. S'en est fini du paysage politique d'avant le 25 juillet. Les partis doivent être présents sur terrain », a-t-il poursuivi.
Le député a considéré que l'ancien chef du gouvernement et candidat à la présidence en 2019, Youssef Chahed avait fait l'objet d'une campagne de ciblage dans le cadre de la lutte pour le pouvoir. Il a estimé qu'il avait échoué dans certains dossiers, mais qu'il avait réussi à entamer des réformes telles que celles relatives aux caisses sociales.
Wallid Jalled a rappelé que le chef de l'Etat, Kaïs Saïed avait refusé de participer à l'initiative de dialogue national proposée par l'UGTT. Il a estimé que la gestion des conflits devait impérativement passer par le dialogue et les échanges. « Le président refuse le dialogue et il est capable de dissoudre des partis politiques… Ils doivent assumer leur échec et apprendre de leurs erreurs… Je considère encore que le 25 juillet était une étape historique, néanmoins, Kaïs Saïed s'est retourné contre le peuple à la date du 22 septembre. Cette date marque le début de la monopolisation des pouvoirs et l'entame d'un projet politique personnel ! », s'est-il exclamé.