Le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, a souligné l'importance de la participation de la Tunisie au sixième Sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine. « Nous n'avions pas participé aux Sommets africains précédents… Il s'agit de la première rencontre du président avec les représentants des autres pays », a-t-il expliqué. Intervenant le 17 février 2022 durant l'émission de Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Ahmed Ounaies a estimé que le président de la République devait impérativement participer aux sommets en raison de la responsabilité de la Tunisie dans un certain nombre de dossiers concernant le reste du continent africain.
Il a, également, évoqué la collaboration avec les pays européens. Il a considéré que la crise engendrée par l'islam politique et son futur représentaient un élément commun entre la Tunisie et les autres pays. « Nos frères africains sont en train de subir les conséquences de l'extrémisme. Nous avons déjà été impactés par ce phénomène. Ce qui nous rapprocherait le plus des Européens serait la question de la migration », a-t-il déclaré. Par la suite, Ahmed Ounaies a insisté sur l'importance des rencontres bilatérales. Il a affirmé que celles-ci étaient un véritable test. « Nous devons avoir une image et des idées claires et ciblées. Les allocutions doivent être écourtées. La langue française s'impose… Ceci reflétera une bonne image du leadership tunisien », a-t-il expliqué.
Concernant les questions de fond, Ahmed Ounaies a affirmé que les pays africains participants au sommet s'attendaient à des interactions de la part de la Tunisie au sujet de l'islam politique qui s'était propagé au-delà des sociétés africaines musulmanes. Il a, également, évoqué la crise épidémique et ses conséquences économiques. Le diplomate a soulevé la question de la participation et de la collaboration dans le cadre de la Zlecaf. « La réussite de la collaboration et du libre-échange renforcera le partenariat avec les pays européens… Le chef de l'Etat sera face à Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique, et les représentants de l'Algérie et du Maroc. Comment compte-t-il agir ? Profitera-t-il de l'occasion pour renforcer les liens avec le royaume du Maroc, parti à la conquête de l'Afrique, ou avec l'Algérie, pays ayant sa propre vision concernant la politique africaine ? », s'est-il interrogé. L'ancien ministre a, aussi, considéré que la Tunisie a échoué dans son rôle de médiateur. Il a rappelé que la Tunisie n'avait pas cessé de présenter les obstacles auxquels on avait fait face. Les pays européens participants à cet événement, selon la même déclaration, se focaliseront sur la question de la sécurité et de la stabilité dans la région. « Ces derniers ne peuvent être garantis qu'à travers le développement et la collaboration… Les pays européens étudient la situation des droits de l'Homme et de la gouvernance en Afrique et en Tunisie… Le sommet portera, également, sur l'avenir de l'Afrique, à long terme, en matière d'environnement, d'énergies renouvelables et des eaux et des océans », a-t-il dit.