Avocat des victimes françaises de l'attentat terroriste du Bardo La presse française relaie les décisions du président tunisien Kaïs Saïed, pour avoir suspendu le Conseil supérieur de la magistrature tunisienne. Au regard du respect d'un processus de la constitution tunisienne, cela pourrait être interprété comme une violation du droit constitutionnel et de la démocratie. Or, il semble que le président Kaïs Saïed, souhaite assainir la justice d'éléments complètement infiltrés par le parti islamiste « Ennahdha ». Je salue ici son courage et sa détermination, sachant qu'il est à la fois menacé de l'intérieur et qu'il subit d'importantes pressions de pays tiers, qui ne souhaitent pas la manifestation de la vérité qui pourrait être compromettante.
Le juge d'instruction de l'époque de Tunisie, Béchir Akremi, complètement adoubé par la France et notamment par la justice française, n'a pas fourni tous les éléments sur l'enquête de l'attentat islamiste du Bardo à Tunis (18 mars 2015). Parmi les 22 victimes (de 11 nationalités différentes) de ce sanglant attentat terroriste, il y a eu quatre de nos compatriotes tués dans cet attentat, ainsi que six blessés graves.
En effet, il est reproché au juge d'instruction d'avoir relâché six complices présumés de l'attentat au motif de tortures jamais établies. De nombreux articles et témoignages ont été publiés et produits sur ce dysfonctionnement judiciaire. Mais, cela n'a pas suffi à modifier le cours de l'instruction et le déroulement d'un procès qui a été complètement bâclé… Je n'ai jamais cessé de dénoncer ces faits d'une très grande gravité commis par un juge en exercice qui se doit d'être indépendant et impartial. Il est aussi accusé d'avoir dissimulé des éléments dans les enquêtes de l'instruction sur des opposants politiques Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés par les islamistes.
À ce titre et en tant qu'avocat de cinq victimes françaises de l'attentat du Bardo, je m'associe à mes Confrères tunisiens du comité de défense de Chokri Belaïd et de Mohamed Bramhi, dans cette quête de justice et de vérité… Aussi, j'attends de la part de tous les candidats à la présidence de la République française de s'exprimer sur cette affaire, qui concerne nos quatre victimes et nos six blessés, ainsi que toutes autres victimes, qui ont été humiliées dans cette parodie de procès d'Assises de l'affaire de l'attentat islamiste du Bardo.