Le parti islamiste Ennahdha et son représentant légal, Rached Ghannouchi, devraient comparaître devant la chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Tunis dans le cadre de l'affaire dite du lobbying. C'est ce qu'a décidé le juge d'instruction en charge de l'affaire, a annoncé le bureau d'information du Tribunal de première instance de Tunis, dans un communiqué diffusé vendredi 11 mars 2022. Rached Ghannouchi et un autre dirigeant du parti – dont l'identité n'a pas été communiquée – sont soupçonnés d'avoir perçu un financement étranger et un financement de source inconnue. La même source a précisé que les instructions menées par le Pôle judiciaire économique et financier avaient été clôturées aujourd'hui même. Le 25 octobre 2021, le juge d'instruction en charge de l'affaire près le Pôle judiciaire a, selon le communiqué du Tribunal de première instance de Tunis, procédé à la saisie du serveur depuis les locaux du parti islamiste, et ce, suite à la plainte déposée par l'ancien ministre et ancien secrétaire général d'Attayar, Mohamed Abbou. Celui-ci a, rappelons-le, accusé Ennahdha d'avoir eu recours à une agence de communication et de relations publiques américaine pour sa propagande électorale. Selon le site du département américain de la justice, un contrat de lobbying a été conclu par le parti Ennahdha avec l'agence de communication et de relations publiques « Burson Cohn and Wolf », le 29 juillet 2021 à Washington pour assurer la propagande politique du parti Ennahdha pour un montant qui s'élève à trente mille dollars. Ce contrat a été rendu public depuis 3 août 2021 sur le site du département américain de la justice. La signature de ce contrat rappelle l'enquête lancée par le pôle judiciaire économique et financier à l'encontre de Ennahdha, Qalb Tounes et 3ich Tounsi relative à ce type d'infractions à savoir, le financement illicite de la campagne électorale.