Le président de Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi, est revenu, mardi 22 mars 2022, sur les décrets présidentiels signés dimanche sur la lutte contre la spéculation, les sociétés citoyennes et la réconciliation pénale affirmant que ces textes sont contraires à certaines lois. Commentant les dispositions de la loi de réconciliation pénale, à titre d'exemple, il a affirmé que celle-ci laissait la porte ouverte à « tout et n'importe quoi » soulignant que quand il s'agit d'économie les règles du jeu doivent être claires. Il a estimé que « l'application serait très complexe et briserait davantage la confiance » alors qu'en économie tout est une question de confiance. Il a, également, mis en garde contre la dérive. « Qui es-tu pour établir une liste ?! » a-t-il lancé en référence aux dispositions de la loi sur la réconciliation pénale. Celle-ci vient replacer les sanctions judiciaires – qui devraient être appliquées dans le cadre du décret-loi n° 2011-13 du 14 mars 2011 par le paiement de sommes d'argent ou la réalisation de projets nationaux, régionaux ou locaux. Notant que le décret présidentiel sur la spéculation n'a pas annulé la loi en vigueur, le politicien s'est, par ailleurs, interrogé sur la valeur juridique de ce décret. Il a laissé entendre que la cohabitation de ce texte avec la loi en vigueur sur la spéculation pourrait porter à confusion en termes de primauté dans l'ordre juridique. Fadhel Abdelkefi a signalé que Kaïs Saïed avançait à grands pas dans la mise en œuvre de son projet notant que celui-ci ne pourrait, cependant, sortir la Tunisie de la crise, à son sens. Il a condamné, dans ce contexte, l'absence totale du sens de l'écoute chez le chef de l'Etat.