La présidente du PDL, Abir Moussi, a expliqué qu'elle avait saisi la justice tunisienne afin d'annuler la tenue de la plénière à laquelle avait appelé le président de l'Assemblée des représentants du peuple et du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, malgré le gel de l'activité parlementaire par le président de la République, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021. Dans une vidéo publiée à la même date depuis le tribunal de première instance de Tunis, Abir Moussi a précisé que la justice tunisienne tranchera dans l'affaire à la date du 29 mars 2022. Abir Moussi a révélé que Rached Ghannouchi a soumis à l'ordre du jour une proposition de loi portant annulation de l'ensemble des décrets promulgués par le président depuis le 25 juillet 2021. Ce texte aura la forme d'une simple loi et ne nécessitera pas l'aval de 109 députés. Elle a, également, critiqué le discours prononcé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, durant la réunion du conseil de sécurité nationale. La présidente du PDL a considéré que le président appliquait la loi quand bon lui semblait. Elle a affirmé que l'article 80 de la Constitution ne lui permettait pas de geler l'activité parlementaire, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature ou encore la promulgation du décret n°117 et la monopolisation des pouvoirs. Rached Ghannouchi est, selon elle, derrière les difficultés de trouver un financement à l'Etat et la complication de la relation avec les institutions financières. Elle a, également, déploré l'usage d'expressions renvoyant à un conflit violent et à une bataille entre le président et ses opposants par le chef de l'Etat. Elle a considéré que l'attitude du président de la République poussera la Tunisie dans une crise entre la légitimité de la présidence de la République et celle du parlement. « La situation est dangereuse. La sécurité nationale est en péril. Les déclarations du président du pouvoir en place sont dangereuses. Il aurait mieux fait de se taire. Le pouvoir en place ne compte pas interdire la tenue de cette plénière. Le service juridique auprès de la présidence de la République aurait dû saisir la justice afin de stopper la tenue de cette plénière », a-t-elle ajouté.