L'homme de média et fondateur du mouvement Carthage Al Jadida, Nizar Chaâri, est revenu, jeudi 28 avril 2022, sur l'évolution de la situation politique en Tunisie. Invité de l'émission Politica sur Jawhara FM, il a signalé que les politiciens en Tunisie souffraient d'une forme d'autisme. « Personne n'écoute l'autre. Personne ne pense à l'intérêt suprême du pays (…) la situation ne peut tolérer davantage de litiges politiques. Quelles ques soient les divergences, nous devons nous réunir autour d'une même table de dialogue. Nous aurions pu éviter ce qu'il s'est passé le 25 juillet mais Ennahdha nous y a poussé », a-t-il avancé notant que la majorité des politiciens voient en la Tunisie un simple butin.
« Certains – tels qu'Ennahdha et Citoyens contre le coup d'Etat – visent à sortir de la crise avec le minimum de dommages », a-t-il ajouté notant que le mouvement islamiste tend à élargir son cercle de protecteurs pour ne pas rester seul en ligne de mire.
Notant que face à l'obstination d'Ennahdha, le président de la République refuse tout dialogue et s'entête à mettre en œuvre sa volonté, Nizar Chaâri a assuré, en s'adressant à Kaïs Saïed, que la Tunisie n'était pas encore prête pour le projet du chef de l'Etat.
Il a affirmé, également, que le président de la République avait fait ce qu'il devait le 25-Juillet mais ne peut continuer dans sa démarche. A contrario, le chef de l'Etat signerait son arrêt de mort politique, selon M. Chaâri.
Il a mis en garde, dans ce même contexte, contre les répercussions désastreuses de la montée de la violence et de la haine au sein de la société tunisienne notant que tous les scenarii – libyen, libanais ou encore soudanais – pourraient se reproduire en Tunisie.
Interpellé sur l'initiative de Ahmed Néjib Chebbi que son fondateur présente comme une solution à la crise, Nizar Chaâri a estimé que le front de salut national ne pourrait être la solution car il n'a réussi qu'à desserrer l'étau autour du mouvement islamiste.