Le président de l'Ordre national des avocats de Tunisie, Brahim Bouderbala, a assuré que le quartet du dialogue national de 2013 (l'Union générale tunisienne du travail, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, l'Ordre national des avocats de Tunisie et la Ligue tunisienne des droits de l'homme) participeront au dialogue national organisé sous la tutelle du président de la République, Kaïs Saïed. Invité le 16 mai 2022 par Hatem Ben Amara sur les ondes de la radio nationale, Brahim Bouderbala a assuré que les organisations nationales, dont l'Ordre national des avocats, cherchaient à exprimer leurs positions et à présenter des propositions dans le cadre du dialogue national. Il a estimé que l'acharnement des opposants était prévisible et a nié la tenue d'un dialogue afin d'adopter une proposition prête rédigée au préalable par le président. « Le peuple a exprimé son opposition quant à la dégradation de la scène politique et des événements survenus au sein de l'Assemblée des représentants du peuple… L'adoption d'un régime présidentiel présentera le chef de l'Etat comme unique responsable de la situation politique en cas d'échec du gouvernement… Le référendum portera sur la modification du système politique… Les opposants n'ont qu'à mobiliser les électeurs pour voter contre la proposition… Le taux de participation doit dépasser les 50% des électeurs inscrits… La révision de la Constitution préservera les acquis en matière de droits et libertés et d'indépendance de la justice », a-t-il déclaré. Brahim Bouderbala a expliqué que les partis politiques et les composantes de la société civile ayant affirmé leur opposition aux mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021 seront exclus du dialogue national. Les opposants au président, selon lui, continuent à s'exprimer dans les médias et à organiser des manifestations. Il en a déduit l'absence de menaces concernant les droits et les libertés. Il a affirmé que la création des commissions chargées des questions d'ordre économique et politique annoncées par le chef de l'Etat aura bientôt lieu. « Le président de la République a présenté tout un plan incluant une consultation, un référendum et des élections législatives. La consultation a eu lieu et elle a porté sur des idées présentées au peuple pour en débattre… L'Ordre national des avocats de Tunisie a expliqué sa position dans un communiqué du 27 juillet 2021. On y a affirmé notre soutien aux mesures tout en soulignant l'importance de préserver les libertés et les acquis de la Révolution du 14-janvier… En raison de ses responsabilités et de ses engagements patriotiques, le chef de l'Etat est le président de tous les Tunisiens. Selon son interprétation, l'opinion publique soutient l'adoption d'une approche de lutte contre la corruption… La justice doit fonctionner correctement afin de réaliser cela. Néanmoins, il y a un problème au niveau de la lenteur des procédures », a-t-il ajouté. Brahim Bouderbala a insisté sur la participation des organisations et composantes de la société civile ayant soutenu les mesures du 25 juillet 2021 dans les débats portant sur les questions d'ordre économique. Il a évoqué le rôle de l'UGTT, de l'Utica et de l'Utap à ce sujet. Il a, d'un autre côté, évoqué les réformes économiques et les contraintes auxquelles fait face la Tunisie. Evoquant l'indépendance de la justice, Brahim Boduerbala a affirmé que seulement quelques magistrats avaient perçu des pots-de-vin ou étaient sous l'influence d'un courant politique. Le reste, selon lui, essaie d'appliquer la loi malgré le manque de moyens et les conditions déplorables. Il a insisté sur la révision de la législation en vigueur. Par ailleurs, Brahim Bouderbala a critiqué l'attitude de l'avocat et secrétaire général du parti Attayar, Ghazi Chaouachi. Ce dernier avait affirmé que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, avait présenté sa démission. Cette déclaration a conduit à l'ouverture d'une enquête contre son auteur. « Ce comportement peut être qualifié d'irresponsable », a déclaré Brahim Bouderbala.