La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a appelé à une « désescalade immédiate » à Tripoli, évoquant des informations sur une mobilisation des forces armées dans la capitale et ses environs qui font craindre une reprise des violences. A la mi-mai, des affrontements ont opposé à Tripoli des forces loyalistes et de puissants groupes armés que le gouvernement tente de démanteler. Dans un communiqué publié tard mercredi 9 juillet 2025 sur X, la Manul a fait état d'une « augmentation des informations sur une mobilisation continue de forces militaires à Tripoli et ses environs ». La mission a « vivement » exhorté toutes les parties à « éviter le recours à la force, en particulier dans les zones densément peuplées, et à éviter toute action ou rhétorique politique susceptible de déclencher une escalade ou de provoquer de nouveaux affrontements ». Elle a enfin appelé à la « mise en œuvre rapide des dispositions sécuritaires » prévue par des comités créés après les affrontements de mai.
Ces combats avaient fait au moins six morts, selon l'ONU. « Les forces récemment déployées à Tripoli doivent se retirer sans délai », a-t-elle souligné. La Libye peine à retrouver la stabilité depuis le renversement en 2011 de Mouammar Kadhafi, au pouvoir pendant plus de 40 ans. Deux exécutifs s'y disputent actuellement le pouvoir : le gouvernement d'unité nationale (GNU) installé à Tripoli, reconnu par l'ONU et dirigé par Abdelhamid Dbeibah ; l'autre à Benghazi (est), contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et ses fils. Des élections présidentielles et parlementaires devaient se tenir en décembre 2021 sous le parrainage des Nations Unies, mais elles ont été reportées sine die en raison de profondes divergences entre l'Ouest et l'Est. Dans un entretien avec une chaîne locale lundi, M. Dbeibah avait exigé des groupes armés qui s'imposent depuis quelques années à Tripoli qu'ils quittent les lieux qu'ils occupent, en particulier ceux qui devraient être sous l'autorité des institutions gouvernementales. Visé en premier lieu, l'aéroport de Mitiga, dans l'est de la capitale, contrôlé par la Force Radaa (dissuasion), un puissant groupe armé qui contrôle l'est de Tripoli, l'aéroport et plusieurs prisons. « Le dialogue – et non la violence – reste la seule voie viable pour parvenir à une paix et une stabilité durable à Tripoli et dans toute la Libye », a rappelé l'ONU.