Le président coordinateur de la commission nationale consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaid a été présent ce jeudi 26 mai 2022, sur le plateau de la chaîne Attessia pour revenir sur sa mission au sein de la commission et sa vision du projet de la nouvelle Constitution qu'elle devrait élaborer.
Très tendu au début de l'interview, Sadok Belaid a refusé de répondre aux questions de l'animatrice de l'émission Rendez-vous 9, Malek Baccari. Et c'est avec beaucoup d'arrogance qu'il lui avait signifié qu'il ne répondrait qu'aux questions en rapport avec sa mission, soulignant qu'il n'avait pas à répondre aux critiques envers la commission ou le processus qui lui avait donné naissance. Sadok Belaid avait saisi l'occasion pour répondre à ses détracteurs, notamment, la présidente du PDL, Abir Moussi, en affirmant en deux mots« ça me dégoûte ». En effet, dans sa réaction au décret 30, Abir Moussi a qualifié la démarche du président de la République d'outrage aux institutions de l'Etat expliquant que, selon le décret 30, le seul détenteur de toute la documentation sur la nouvelle république n'est autre que son président coordinateur, soit le doyen Sadok Belaïd. « Celui qui veut savoir à quoi ressemble la nouvelle république n'aura qu'à braquer M. Sadok (Belaïd) », a-t-elle ironisé. Dans ce contexte, M. Belaid a, également, accusé les journalistes analysant les critiques de ne chercher que le buzz.
Cet épisode dépassé, le président coordinateur de la commission consultative a assuré que la Constitution n'était pas prête et qu'elle était à faire. Il a ajouté que le président de la République ne lui avait demandé de mettre aucun article, et ne lui avait imposé aucune idée relative à son projet politique. « J'ai aussi la liberté absolue de consulter qui je veux, à condition qu'il soit intègre. Je n'ai pas à déterminer l'intégrité des gens, mais je me base sur la réputation. Jamais je ne ferai appel à ceux qui avaient desservi le pays. J'ai la latitude d'intervenir dans les travaux de n'importe quel comité dès le moment où je constate la moindre déviation. L'avenir du pays est dans la croissance économique et sociale. Le pays est parti à la dérive ces dernières années avec l'effondrement de l'enseignement, la santé, les transports. Pendant ce temps, Ghannouchi embrassait Al Qaradhaoui sur le front ».
Revenant sur le désistement de certaines parties conviées au dialogue, Sadok Belaid a assuré que l'invitation était adressée aux parties citées dans les deux décrets, bien qu'elles aient la liberté de décliner cette invitation.
Par ailleurs, il a tenu à souligner que la mission de sa commission était purement technique et consultative, précisant dans ce contexte que le projet de Constitution qu'elle va réaliser sera publié. « Je m'engage à révéler aux Tunisiens si le projet publié n'est pas conforme à celui que j'aurais soumis ».