Une déclaration du doyen et coordinateur de la commission consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaïd, accordée en 2020 à Boubaker Ben Akacha, sur Mosaïque FM, a refait surface et a été massivement partagée sur les réseaux sociaux, ce jeudi 9 juin 2022. Lors de cette interview, Sadok Belaïd, a expressément critiqué l'article 80 de la constitution et appelé à son amendement. Le coordinateur de la commission consultative n'a pas hésité à critiquer également un certain nombre d'articles de la constitution et de notions à l'instar de celle de « danger imminent » ou « impossibilité de travailler », précisant que les instances et le parlement ne peuvent être une solution à la crise politique. « Le chef de l'Etat va se retrouver devant un dilemme, et peut-être que le président devra prendre une initiative et reconstruire… peut-être que cette initiative est au final le recours à l'article 80…l'absence de la Cour constitutionnelle a aggravé la crise dans notre pays » avait déclaré Saok Belaïd.
Si les déclarations du doyen ont été ignorées par les Tunisiens en 2020, elles semblent avoir largement inspiré Kaïs Saïed qui a reproduit à la lettre le scénario présenté par Sadok Belaïd. Il a, en effet, profité du flou de l'article 80 pour annoncer les mesures exceptionnelles du 25 juillet, suspendre le parlement et limoger le chef du gouvernement. Kaïs Saïed ne semble pas non plus respecter les instances nationales ou croire en leur utilité, une position qu'il partage aussi avec celui qu'il a choisi pour coordonner sa commission consultative pour une nouvelle République.