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Marouane Abassi : les conditions actuelles ne permettent pas une convertibilité totale du dinar
Publié dans Business News le 17 - 06 - 2022

La conjoncture économique et le nouveau code des changes ont été au centre d'un débat tenu jeudi 16 juin 2022 à l'hôtel Sheraton Tunis, lors de l'Assemblée générale ordinaire de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (CTFCI), en présence notamment du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Marouane Abassi, de l'ambassadeur de France en Tunisie André Parant et du président de la CTFCI Khelil Chaibi.

S'agissant de la conjoncture, le gouverneur a évoqué les enjeux importants et les défis qui se dressent devant l'économie nationale en cette période chargée d'incertitudes. Et indiquer : « Le manque de visibilité qui en découle ne fait qu'accroître les aléas auxquels font face les opérateurs économiques, déjà fragilisés par les retombées de la pandémie.
Nul besoin de préciser que la situation requiert, de la part des autorités, des actions décisives concertées à même d'assurer la préservation du tissu économique et la viabilité de ses opérateurs les plus actifs, à savoir les PME, qui en Tunisie comme ailleurs, constituent l'épine dorsale du système productif.
L'appui aux entreprises tunisiennes et françaises doit être fait par toutes les parties prenantes : les autorités et les institutions d'appui à tous les niveaux, le système bancaire, le dispositif de communication et de logistique et toutes sortes de coopérations avec les organismes et institutions internationaux à l'instar de la CTFCI ».

Revenant sur les indicateurs macroéconomiques, M. Abassi a rappelé que la faible reprise de la croissance en 2021 et 2022 n'a pas permis de rétablir les niveaux d'activité pré-covid. Pour 2022, les prévisions tablent sur une croissance dont le rythme demeure assez lent (au niveau de 2,5%). Pour lui, outre la poursuite des retombées de la crise sanitaire, cette évolution reflète surtout l'impact de la crise ukrainienne qui affectera notamment les industries manufacturières exportatrices et les services, en particulier le tourisme et le transport aérien, et ce par la transmission de l'impact de la crise en Europe.
« Selon nos estimations, une baisse de l'activité dans la zone euro de 1% sur l'ensemble de l'année entrainerait une baisse d'environ 0,4% de la croissance en Tunisie », a-t-il précisé, en notant que de fortes pressions sont exercées sur les équilibres globaux qui ne se sont pas encore remis des effets de la crise sanitaire, notamment le secteur extérieur.
Le gouverneur de la BCT a mis en relief l'élargissement sensible prévu du déficit commercial en raison de notre dépendance aux importations de produits stratégiques (énergie et céréales) de cette zone prépondérante sur le marché mondial, conjuguée à la flambée sans précédent des cours du pétrole (123 dollars le baril Brent le 9 juin, avec un pic de 128 dollars le 8 mars).
Cela a entrainé, selon lui, une augmentation conséquente de la facture énergétique et un alourdissement de la facture alimentaire, sachant que la zone de conflit a fourni 42% de l'approvisionnement de la Tunisie en céréales en 2021.
Le chef de l'autorité monétaire tunisienne a aussi mis en exergue l'impact sur les exportations des secteurs manufacturiers en relation avec le ralentissement attendu de la demande en provenance de la zone euro ; les effets négatifs sur les recettes touristiques en provenance des pays de la région sachant que le marché russe a fourni des revenus de près de 800 millions de dinars pour environ 630 mille arrivées en 2019 ; et l'accroissement des coûts de transport maritime et des frais d'assurance.

« Tous ces facteurs font que le déficit courant devrait s'aggraver pour avoisiner les 10% du PIB en 2022, contre 6,8% prévu initialement et 6,1% en 2021, avec une aggravation du déséquilibre des finances publiques bien au-delà des prévisions de la Loi de finance 2022 », a souligné Marouane Abassi. Pour lui, le déficit budgétaire va se creuser, le tout sachant que l'augmentation d'un dollar induira une hausse de 137 millions de dinars de dépenses de compensation. De même, une augmentation de 10 dollars du prix des céréales génèrera un surcoût de la facture de 88 millions de dinars sur la caisse générale de compensation.
« L'impact budgétaire net de ces deux postes se situerait à près de 3% du PIB. Le déficit budgétaire serait alors de l'ordre de 9,7% du PIB contre 6,7% prévu par la LF 2022 », a-t-il assuré en soulignant la montée des pressions inflationnistes en perspective et ce, en relation avec l'envolée des prix internationaux des produits alimentaires de base et de l'énergie, amorcée déjà depuis l'an dernier.
« Depuis le mois d'avril 2021, le taux d'inflation s'est inscrit constamment à la hausse, atteignant son plus haut niveau de 7,8% en mai 2022 alors qu'il était de 5% une année auparavant. Cette remontée de l'inflation tient surtout à l'augmentation fulgurante des prix internationaux des produits de base, notamment l'énergie et les céréales et les fortes perturbations au niveau des chaines d'approvisionnement. L'évolution récente des indicateurs de l'inflation sous-jacente atteste du caractère persistant de l'inflation qui connaitrait au cours de la période à venir une forte hausse », a-t-il commenté.
Le gouverneur a martelé que dans ce contexte, le coût de l'inaction s'avère très élevé, puisque l'inflation pourrait très vite devenir à deux chiffres, ce qui entraverait toute chance de stabilisation macroéconomique de nature à préparer le terrain pour une vraie relance économique. D'où la dernière hausse du taux directeur de la BCT, qui émane de la conduite d'une politique monétaire proactive, visant à éviter une dérive de l'inflation et ramener son évolution vers des niveaux plus compatibles avec les objectifs macroéconomiques.
« En menant une politique monétaire proactive, la banque centrale vise à endiguer les tensions inflationnistes et à contenir les pressions sur le secteur extérieur, ce qui serait de nature à préserver nos réserves de change et atténuer les pressions sur le taux de change du dinar, outre le fait d'ancrer les anticipations », a-t-il affirmé.

S'agissant du nouveau Code des changes, M. Abassi a indiqué que la Banque Centrale de Tunisie, est en train de travailler dessus, avec le challenge de répondre au mieux aux attentes des opérateurs économiques et aux mutations économiques et technologiques, caractérisées par l'accélération des mouvements des capitaux et des personnes et l'accentuation de la concurrence internationale.
« Bien évidemment, le sequencing de cette libéralisation tiendra compte de la situation des équilibres macro-économiques fondamentaux et les performances de l'économie.
Cette loi annoncera l'engagement ferme, longuement souhaité des opérateurs, d'une levée des restrictions restantes aux opérations de change.
La conduite de ce processus de libéralisation requiert une consolidation du système d'information de la BCT et un renforcement du contrôle interne des banques en matière du dispositif de change, afin d'assumer au mieux leur responsabilité quant à la délégation qui leur est confiée.
Aussi, les usagers de cette règlementation dont notamment les opérateurs économiques contribueront à la réussite de ce processus par la transparence et le respect de leurs obligations en matière de déclaration et d'information à la BCT », a-t-il soutenu.

Le gouverneur a spécifié que la modernisation du code tient compte des axes suivants :
* L'adoption, comme principe, la liberté des relations financières avec l'étranger, consacrée en faveur de l'intérêt économique national et notamment faciliter une intégration plus approfondie de la Tunisie dans l'environnement économique international ;
* L'introduction d'une souplesse au niveau de la définition de la notion de résidence sur le plan change, avec bien évidemment un avantage comparatif à l'investisseur étranger ;
* La cohérence avec les autres textes comportant des dispositions liées au change et notamment ceux régissant l'investissement en Tunisie ;
* Une meilleure adaptation aux mutations technologiques surtout en matière de digitalisation des paiements à l'international et à l'évolution de l'écosystème, liée notamment au développement du e-commerce de biens et de services et au changement du comportement des agents économiques ;
* La consécration d'un nouveau cadre de gouvernance alliant agilité et efficience.
Et de noter que la BCT reste attentive, dans le cadre de ses missions, aux préoccupations des opérateurs économiques et à l'écoute de leurs avis et propositions constructives. Pour lui, parallèlement, des réflexions doivent être engagées avec les différentes parties prenantes afin de donner naissance à une solution concertée, avec une approche englobant l'ensemble de l'écosystème et la mobilisation de toutes les forces y compris celles des différentes chambres mixtes de Tunisie, pour créer la synergie souhaitée qui vise le développement de l'investissement, le renforcement du potentiel des entreprises et du partenariat, l'internationalisation des PME et l'exploitation des opportunités dans les différents secteurs d'activités afin d'investir et s'implanter en Tunisie et à l'étranger.

Concrètement, le chef de l'autorité monétaire tunisienne est conscient que la Tunisie ne peut plus continuer à travailler avec l'actuel Code des changes, même s'il a préservé le pays lors des différentes crises. Pour lui, il y a eu un arbitrage à faire sur le coût et les capacités de la Tunisie à suivre. Mais c'est un pas important à prendre, avec une ouverture graduelle qui commencera par les entreprises pour l'élargir graduellement et en temps voulu, les conditions économiques actuelles ne permettant pas une convertibilité totale du dinar.


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