La présidence de la République a publié, tôt le matin du 5 juillet 2022, une lettre rédigée par le chef de l'Etat Kaïs Saïed et adressée au peuple Tunisien. Kaïs Saïed y a appelé à voter en faveur du projet de la nouvelle constitution à l'occasion du référendum du 25 juillet 2022. « Dites oui afin d'éviter la désintégration de l'Etat et de réaliser les objectifs de la Révolution. Il n'y aura point de misère, de terrorisme, de famine, d'injustice et de douleur », lit-on dans le même document. Kaïs Saïed a considéré que la Tunisie avait fait face à plusieurs tentatives visant l'unité de l'Etat et ces institutions afin de les détourner de leur fonction, à savoir, être au service des citoyens. Il a insisté sur une impunité sans précédent ayant permis à plusieurs individus d'échapper aux sanctions résultant de leurs actes et encouragé la corruption. Il a, aussi, estimé que plusieurs crises avaient été provoquées afin de détourner l'attention du peuple de ses revendications et de ses attentes.
Le chef de l'Etat a considéré que plusieurs lois avaient été promulguées malgré l'impossibilité de leur application et de textes servant les intérêts de certaines parties, notamment la Constitution de 2014. Il a, également, parlé de manœuvres et de déformation de la réalité. « Ils ont dépouillé les caisses de l'Etat et des établissements publics. La pauvreté s'est de plus en plus propagée ainsi que le nombre de ceux s'étant illégalement et illégitimement enrichi. Le peuple suivait, en Tunisie et depuis l'étranger, et protestait… Il suivait la situation tout en déplorant ce qui se passait au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. Ni législation concrétisant ses revendications et ses attentes, ni pratiques acceptables. Diffamation et attentat à la pudeur, violences jusqu'à en faire couler le sang... Plusieurs députés avaient appelé à sa dissolution, en plus des appels populaires », a écrit le chef de l'Etat.
Il a assuré que le devoir et le sens des responsabilités lui avaient dicté d'imposer ce processus en gelant l'activité parlementaire et en proposant une nouvelle constitution. Il a assuré que le texte proposé exprimait l'esprit de la Révolution. Il a expliqué que le Conseil national régional et territorial permettait à tout le monde de participer dans la prise de décision et visait à mettre fin à la marginalisation. Le président de la République s'en est pris dans la lettre à ceux critiquant le projet de la nouvelle Constitution. Il les a presque traités d'ignorants et de stupides.