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Les lèche-bottes rédigent la constitution
Publié dans Business News le 13 - 12 - 2021

Jeudi 9 décembre était une journée riche en événements. Ça a commencé avec cet islamiste qui s'est immolé par le feu au siège d'Ennahdha, causant par son acte, son décès et la blessure de dix-huit camarades. Aussitôt décédé, même pas enterré, que Rached Ghannouchi est sorti récupérer quelques dividendes de cette mort. « Sami n'a pas réussi à avoir un minimum de vie décente, et ce malgré les décisions de l'Instance Vérité et Dignité, dont les recommandations sont restées sans suite. Sami est victime de la guerre médiatique ayant visé les militants d'Ennahdha, même dix ans après la révolution », a déclaré le président du parti islamiste.
Tu veux un Kleenex sidi cheikh ? Ces islamistes, radicaux comme modérés, ne ratent pas une occasion pour jouer les victimes et trouver un bouc-émissaire parmi leurs adversaires pour justifier leur malheur. Ce ne sont jamais eux les méchants, c'est toujours les autres.

Sami Sifi est décédé atrocement. Doit-on le pleurer pour autant ? Cet homme a passé dix ans en prison et il y a bien une raison pour cela. Il a été mandaté par Ennahdha pour commettre un acte terroriste, ou au moins répréhensible, et il a payé pour cela.
Ceux qui disent que Ben Ali a mis tous les islamistes en prison, sont des menteurs. Noureddine Bhiri ou Abdelfattah Mourou n'ont pas été jetés en prison, bien qu'ils aient été des dirigeants.
Ceux qui ont été condamnés ont commis ou tentaient de commettre des actes graves contre des citoyens ou contre l'Etat. Ils n'ont jamais milité pour la démocratie ou contre la dictature, ils ont travaillé pour leur idéologie, leur chariâa et leur mouvement islamique. Ils se devaient de payer et ils ont payé, point.
Après la révolution, on leur a fait croire qu'ils sont des militants victimes de la machine répressive de l'ancien régime et on leur a promis compensation avec l'argent du contribuable.
A la tête de ceux qui ont promis des dédommagements à ces terroristes et activistes islamistes, il y a les dirigeants d'Ennahdha et la présidente de l'Instance Vérité et Dignité Sihem Ben Sedrine. A l'époque, ils avaient l'appareil de l'Etat entre les mains et pensaient puiser dans ses ressources pour compenser les naïfs et les mercenaires. Les caisses vides de l'Etat ont fait retarder le règlement des compensations, le 25-Juillet a fait disparaitre leur dernier espoir.
Qu'ils s'énervent, qu'ils s'immolent par le feu, qu'ils se jettent du vingtième étage, ce n'est pas notre problème, ils n'auront pas notre argent ! Ils n'ont qu'à aller demander des comptes à Rached Ghannouchi et Sihem Ben Sedrine.
C'est ce qu'a fait justement Sami Sifi, il est allé demander des comptes à celui qui l'a mandaté et qui lui a promis de l'argent.
Sami Sifi n'est pas mort à cause de la guerre médiatique menée contre les militants d'Ennahdha. Sami Sifi est mort parce qu'il a fait de mauvais choix dans sa vie. Il est mort parce qu'il était crédule en croyant aux promesses non tenues de Rached Ghannouchi et Sihem Ben Sedrine. Il n'a pas eu de vie décente, car la sienne s'est résumée à défendre une idéologie islamiste sanguinaire. Ce n'est ni l'Etat tunisien, ni les médias qui sont coupables de la mort de Sami Sifi, c'est les islamistes et Mme Ben Sedrine qui doivent avoir sa mort sur la conscience.

Touche pas à ma constitution !
Deuxième événement de cette journée du 9 décembre, la réunion tenue par le président de la République avec les constitutionnalistes Sadok Belaïd, Mohamed Salah Ben Aissa et Amine Mahfoudh. Il leur affirme que la constitution de 2014 n'est plus valable et qu'elle est illégitime !
Ainsi donc, la constitution signée dans le sang par deux cents députés après des débats houleux qui ont duré plus de deux ans, serait illégitime ! Ainsi donc la constitution qui a permis à Kaïs Saïed de se faire élire serait illégitime ! Ainsi donc la constitution qu'il a juré, plein de fois, de respecter à la lettre serait illégitime !
Pour les chrétiens, le texte le plus sacré, c'est la Bible. Pour les musulmans, le texte le plus sacré, c'est le Coran. Pour les citoyens, le texte le plus sacré, c'est la Constitution. C'est ainsi que les choses se conçoivent dans les pays qui se respectent. Mais quand on est un pays sous-développé, on peut changer la constitution comme on change de chemise.
Par ses propos, Kaïs Saïed ne tourne pas le dos à la révolution et la volonté du peuple, il met tout simplement notre pays dans la case des pays sous-développés.
On est d'accord que notre constitution souffre de plusieurs lacunes et mérite un toilettage. Ses textes permettent amplement cela et Kaïs Saïed aurait pu procéder à sa révision en puisant dans ses textes.
On est aussi d'accord que notre constitution est à l'origine de la crise politique observée depuis les élections de 2019, mais elle n'est pas à l'origine du blocage des réformes économiques dont a besoin le pays, elle n'est pas à l'origine de l'inflation et de la faible croissance et elle n'est pas à l'origine de tous nos problèmes socio-culturels.
Kaïs Saïed veut réviser la constitution pour changer le régime politique avec un président élu doté de tous les pouvoirs. Or ce point, précisément, est le détail le plus important et le plus précieux de la constitution de 2014. Elle ôte les pleins pouvoirs au chef de l'Etat en les partageant entre la présidence de la République, la présidence du gouvernement et le parlement. Elle crée, aussi, d'autres instances indépendantes de ces trois pouvoirs afin de donner encore plus de force à l'Etat, à savoir notamment l'ISIE, la Haica, le CSM et la cour constitutionnelle.
Et on est bien d'accord que ce n'est pas la faute à la constitution si la Tunisie n'a toujours pas de cour constitutionnelle.

Par ses propos du 9 décembre, Kaïs Saïed crée de dangereux précédents. Celui de désacraliser la constitution tout d'abord. Celui de chercher à changer le régime politique en se dotant lui-même de tous les pouvoirs. Or notre Histoire avec Bourguiba et Ben Ali a bien montré les dangers d'une telle suprématie. D'ailleurs, depuis le 25 juillet, il a effectivement tous les pouvoirs. Qu'en a-t-il fait ? Rien, à part mettre quelques uns de ses adversaires en prison ou en résidence surveillée !
Pour atteindre son objectif et le doter d'une certaine légitimité, Kaïs Saïed a fait appel à trois constitutionnalistes pour qu'ils rédigent un projet de constitution à soumettre, ensuite, à un référendum électronique. Coïncidence, pour ceux qui y croient, les trois figurent parmi ceux qui ont toujours chanté ses louanges. Indéniablement, c'est leur loyauté qui a été le premier élément de sélection.
Ce que s'apprêtent à faire MM. Saïed, Belaïd, Ben Aïssa et Mahfoudh porte un nom : complot contre l'Etat. C'est ainsi que les choses se conçoivent, dans les pays qui se respectent.
Ce n'est pas leur avis. A entendre Amine Mahfoudh, c'est normal qu'il y ait une commission pour se pencher sur un tel exercice, tant que le peuple sera consulté, ensuite, par référendum. Pour appuyer ses dires, il cite Charles de Gaulle !
M. Mahfoudh sait-il que De Gaulle a fait la guerre et a mené la bataille de son pays contre l'occupant allemand ? Sait-il que la cinquième république est née après une guerre mondiale et qu'il s'agissait, à l'époque, de tout reconstruire ? Connait-il, d'ailleurs, cette citation de De Gaulle : « La parole est au peuple. La parole du peuple, c'est la parole du souverain. »

Le peuple a dit son mot en 2014 Monsieur Mahfoudh ! Si ton Kaïs Saïed veut réviser la constitution, il se doit de respecter ses propres textes pour ce faire. Ton Kaïs Saïed se doit de respecter son engagement de respecter la constitution, car l'homme entretient son honneur en respectant sa parole !
Qu'il organise des élections, que la nouvelle assemblée nomme les membres de la cour constitutionnelle, que Kaïs Saïed nomme ses propres membres à cette cour et qu'il entame ensuite la révision de la constitution avec l'appui des 217 élus du peuple et conformément aux textes.
Il veut une commission pour réformer la constitution ? Soit ! Mais que cette commission soit composée de différentes tendances politiques et idéologiques, représentant réellement le peuple et non uniquement l'opinion du chef autoproclamé tout puissant. Que cette commission obtienne un mandat du parlement comme l'a fait Charles De Gaulle. C'est ainsi que les choses doivent se faire dans un pays qui se respecte. C'est ainsi que les choses se font dans n'importe quelle démocratie.
Si MM. Belaïd, Ben Aïssa et Mahfoudh insistent quand même à être complices de l'exercice putschiste de Kaïs Saïed, ils seront redevables demain devant la justice et, inévitablement, devant l'Histoire.
MM. Belaïd, Ben Aïssa et Mahfoudh s'apprêtent à aider quelqu'un qui n'a pas de parole, qui n'a pas de programme et qui clive les Tunisiens. Qu'ils se rappellent de cette citation de Prosper Mérimée : « Qui manque à sa parole est le plus vil de tous les hommes ». Il y a son équivalent dans les proverbes tunisiens.


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