Le dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha et président du Parlement, Rached Ghannouchi, a assuré que son parti était prêt à faire des concessions pour sauver la démocratie en Tunisie. Dans une interview accordée au journal al Araby al Jadid, il a précisé qu'Ennahdha était prêt à se retirer du pouvoir comme il l'avait fait en 2013 notant qu'il préférait, lui-même, être un simple citoyen au sein d'un système démocratique que président sous une dictature. Soulignant que la Tunisie traversait une étape difficile dans sa transition démocratique, Rached Ghannouchi a estimé que les difficultés qu'a connu le pays durant les dix dernières années avaient donné naissance à une nostalgie pour le passé. « Certains ont eu marre de la liberté car elle ne leur a servi à rien », a-t-il indiqué accusant les médias de la « contre-révolution » d'avoir largement contribué à véhiculer l'idée d'un échec politique pour revendre au peuple la nécessité d'un retour à un système de gouvernance centralisé. Le leader islamiste a affirmé, toutefois, que la révolution était encore ancrée dans l'esprit des Tunisiens et qu'il serait difficile au « putsch » de la confisquer soulignant que la fadeur qui caractérise la campagne actuelle pour le référendum est la preuve que les Tunisiens n'ont pas pris au sérieux le projet de constitution du président de la République, Kaïs Saïed. « Les Tunisiens considèrent ce projet rétrograde et une légitimation du coup d'Etat », a-t-il avancé. Il a ajouté, dans ce sens, que le projet de Kaïs Saïed était rétrograde et appartenait à l'époque précédant la réforme islamique notant que le président de la République se prend pour un sultan ou un bey.