Le membre de la campagne explicative du projet de la nouvelle constitution, Ahmed Chaftar a affirmé que le peuple s'était déjà prononcé au sujet du référendum du 25 juillet 2022 et que cette date correspondait à un grand séisme politique. « Le 25 juillet 2022 représente l'achèvement du processus entamé avec la consultation électronique... Notre professeur et président écoute son peuple avec attention », a-t-il ajouté. Invité le 18 juillet 2022 par Amina Ben Doua sur les ondes de la radio Mosaïque Fm, Ahmed Chaftar a assuré que le préambule défendait la liberté et la dignité du peuple tunisien. Les deux premiers chapitres, selon lui, sont directement inspirés de la constitution de 2014, défendaient les mêmes principes et garantissaient la préservation des acquis de la révolution. Il a assuré que le taux de participant à la consultation était satisfaisant. Il a estimé que la constitution de 2014 avait été élaborée sans consultation du peuple contrairement au projet soumis au référendum. « On vivait dans le chaos... Tout le monde appelait à la révision de la constitution... On avait même appelé à l'intervention de l'armée afin d'entamer une nouvelle phase de construction... Tous les acteurs politiques appelaient au changement et c'est ce qui s'était passé par la suite, mais suite à une consultation du peuple et non des partis politiques cherchant des consensus... 86% des participants à la consultation ont appelé à la mise en place d'un régime présidentiel... Le président de la République est directement élu par le peuple, sera tenu responsable de la situation du pays et aura la responsabilité de gouverner. Il reste au parlement la possibilité de soumettre une motion de censure... Si les Tunisiens n'étaient pas intelligents, ils n'auraient pas choisi Monsieur le président », a-t-il dit.
Ahmed Chaftar a considéré que la création de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution était un processus visant à enfouir la révolution et à décider à la place du peuple. Il a expliqué que la tenue d'une consultation était un processus opposé à cela et que les 33 organisations membres de cette haute instance n'étaient pas capables de remplir un bus. Il a qualifié la chose de passage de l'enfer au paradis. Ahmed Chaftar a assuré que Sadok Belaïd et Amine Mahfoudh avaient un rôle seulement consultatif. Il a expliqué qu'ils n'avaient pas été élus par le peuple et qu'ils avaient été nommés afin de résumer les travaux de la commission. Il a annoncé que certains participants étaient mécontents du déroulement des réunions et ont assuré ne pas avoir été véritablement inclus dans le processus de l'élaboration du projet de constitution. Il a estimé qu'il s'agissait de simples citoyens ayant donné leurs avis et qu'ils n'avaient pas à avoir un pouvoir décisionnel. Il a assuré que Amine Mahfoudh représentait le courant libéral et que cette approche était dépassée et caduc. « Nous vivons un temps synonyme de fin des systèmes ayant sacrifié les peuples et opté pour une distribution injuste des richesses... L'essence même de l'histoire est la recherche de la distribution de la richesse... Ce qui nous manque, ce sont les remèdes à la pauvreté, à la marginalisation et à la misère », a-t-il déclaré.
Ahmed Chaftar a estimé que la mise en place du conseil national des régions et des districts était la réponse à ces problèmes. Il a assuré que ce conseil sera la structure idéale pour débattre des priorités de chaque région. Il a assuré que le projet de la nouvelle constitution optait pour une représentation des régions contrairement à celle de 2014 cherchant à mettre en place une représentation des partis.