Le membre du comité de défense des magistrats révoqués le 1er juin 2022 par le président de la République, Kaïs Saïed, Kamel Ben Messaoud, a annoncé que les serrures des bureaux des juges ayant obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif avaient été changées. Kamel Ben Messaoud a affirmé que la ministre de la Justice, Leila Jaffel, avait ordonné aux directeurs judiciaires régionaux chargés de la logistique au sein des tribunaux de changer les serrures. Intervenant le 15 août 2022 sur les odnes de la radio Jawhara Fm, Kamel Ben Messaoud a fortement critiqué l'attitude de la ministre. Il a rappelé que cette décision avait eu lieu le lendemain de leur révocation les empêchant de récupérer leurs affaires personnelles. Kamel Ben Messaoud est, aussi, revenu sur le communiqué du ministère de la Justice du 14 août 2022. Le ministère avait affirmé que les magistrats révoqués faisaient l'objet de poursuites judiciaires. Le membre du comité de défense a considéré que le communiqué portait atteinte au peuple tunisien et à la présidence de la République. Il a expliqué que les décisions de sursis d'exécution ne pouvaient pas faire l'objet d'un recours ou d'une opposition. « Je pense que la ministre de la Justice n'a pas lu la constitution adoptée suite au référendum du 25 juillet 2022. Ce dernier précise, par son article 118, que les décisions judiciaires sont prises au nom du peuple. L'opposition aux décisions de sursis est une atteinte au peuple tunisien. Le ministère de la Justice n'est pas un Etat à l'intérieur de l'Etat... La ministre de la Justice n'a pas le droit d'œuvrer de la sorte... La ministre de la Justice n'acccepte pas les règles du jeu. Elle s'est montrée mauvaise joueuse », a-t-il dit.
Pour rappel, le chef de l'Etat avait annoncé la révocation de 57 magistrats à la date du 1er juin 2022. Cette décision a fortement été critiquée et l'ensemble des magistrats avaient décidé d'entamer une grève ouverte. Certains magistrats concernés par la révocation avaient entamé une grève de la faim.