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Café, sucre, riz... La série de pénuries continue, quelle solution ?
Publié dans Business News le 23 - 08 - 2022

Après les problèmes d'approvisionnement en carburant, actuellement c'est autour du café. Ces problématiques touchent plusieurs denrées sucre, eau, huile, riz, … . Les autorités n'arrivent plus à assurer un approvisionnement normal du pays et se murent dans le silence refusant d'avouer la réalité de la situation aux Tunisiens. Chose normale vu la hausse exorbitante des cours mondiaux et le manque de ressources financières du pays. Le point.

Depuis quelque temps, des Tunisiens ont remarqué un manque de café sur le marché. Depuis, la situation s'est amplifiée et la toile a été submergée par les commentaires des Tunisiens sur la pénurie de cette denrée. Or, mardi 23 août 2022, le vice-président de la Chambre nationale des propriétaires des cafés classe A, Sadri Ben Azouz, a confirmé l'information : il y a bien une crise qui dure depuis un moment. Certes, l'Office du commerce de la Tunisie (OCT), qui détient le monopole d'importation de cette denrée, a affirmé qu'un import est prévu, mais rien de concret pour le moment. C'est ce qu'a expliqué M. Ben Azouz au micro de Shems Maâk sur Shems Fm, le même jour.
En effet, il a précisé que les propriétaires de café à travers le pays font face à des problématiques d'approvisionnement en café : ils ne trouvent plus leur bonheur chez les torréfacteurs, qui enregistrent un manque important en termes de sortes de café (Arabica, Robusta, Liberica, Exelsa, Blends, …) mais également en termes de quantités disponibles.
Sadri Ben Azouz a souligné que la réponse de l'OCT à propos de cette perturbation d'approvisionnement n'a pas été claire à 100% et n'a donné aucune réponse convaincante. Donc, les professionnels ne savent pas si c'est une histoire d'erreur dans les prévisions de la demande, l'OCT s'étant référé aux chiffres des années Covid-19, ou si c'est une question de financement.
Pour le secteur, il s'agit d'un nouveau coup dur après les crises d'approvisionnement et de pénurie ayant touché sucre, l'eau et de plein d'autres produits, dont l'usage est récurrent. Cerise sur le gâteau, la situation s'est envenimée par l'existence de spéculateurs qui profitent de ce genre de crise.
A titre d'exemple, pour ne pas se trouver en rupture de stock et poursuivre leurs activités, pendant la pénurie du sucre, les propriétaires de café ont dû acheter le carton de sucre de 10 kg à 40 dinars au lieu de 23 dinars. Bien sûr, après le retour d'approvisionnement, il est difficile de retrouver les prix d'avant, a-t-il confié.

Pour Sadri Ben Azouz, les professionnels ne pourront pas supporter une nouvelle crise, venant juste de sortir de celle du Covid-19 avec plusieurs dégâts.
« Si l'Etat n'est plus capable d'importer le café pour répondre aux besoins, il faut que le monopole soit levé. Les torréfacteurs ont une grande expérience et ils sont aptes à le faire. Certes, les prix vont augmenter, car la compensation sera levée. Mais, au moins, on trouvera cette denrée même à des prix plus chers ! », a-t-il martelé.
Il a noté dans ce cadre que les prix ont nettement augmenté ces derniers temps et que le kilo de café est actuellement à 14,5 dinars. Et de spécifier que les Tunisiens consomment 30.000 tonnes de café par an.
Le scénario catastrophe est une rupture totale de café, selon lui, qui conduirait à la fermeture de tous les établissements et le renvoi des 120.000 employés du secteur. C'est pour cela, qu'il faut trouver une solution, car si la situation perdure, le problème va s'envenimer et le secteur n'est pas apte à faire face à une nouvelle crise étant fragilisée par la pandémie.

Cours du café depuis cinq ans, selon Le Figaro

Ce qui est sûr c'est que les cours mondiaux ont plus que doublé en trois ans. Et qu'en parallèle les ressources du pays sont très limitées et que le gouvernement se trouve en train de prioriser des choses et de rationner d'autres, en se référant aux aveux de la ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Neila Nouira Gongi, qui a admis que suite à la guerre en Ukraine, la priorité, quant à la compensation, a été donnée à l'importation de céréales et en particulier à l'importation de blé.
La semaine dernière, le pays vivait au rythme des problèmes d'approvisionnement en carburant. Le vice-président de la Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-service, Ali Ben Yahia, avait confirmé qu'il y a un manque flagrant en approvisionnement, à cause d'une baisse des importations de la part du gouvernement. A titre d'exemple, sur les quarante kiosques de Sousse, seulement trois ou quatre servaient la veille du carburant, avait-il précisé en réponse à une question de l'animatrice.
M. Ben Yahia parlait d'une baisse de l'approvisionnement d'environ 90% et affirmait carrément que les stations-service risquent le dépôt de bilan, à cause de la baisse d'activités d'une part et la baisse de la marge bénéficiaire, d'autre part.
Un épisode qui intervient après le démenti du ministère, le 6 août 2022, affirmant que les opérations d'approvisionnement se poursuivaient de façon normale et que les différents produits pétroliers étaient disponibles dans les stations-service sur l'ensemble du territoire.

Deux jours après les déclarations de M. Ben Yahia, le secrétaire général de la Fédération générale du pétrole et des produits chimiques, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Salouen Smiri, a révélé que deux pétroliers étaient arrivés au port de Bizerte, le 3 août 2022. L'Etat a pu opérer, le 10 août dernier, le règlement financier du premier chargement d'essence sans-plomb, qui a, donc, pu être déchargé, mais n'a pas pu le faire pour la seconde cargaison qui est toujours au quai de Bizerte.
Pire, M. Smiri a avoué que le gouvernement a dû recourir au stock de sécurité, qui a baissé depuis juin 2022, retrouvant actuellement son niveau. Ce stock doit être idéalement de deux mois, mais il a baissé et actuellement il est d'un mois, a-t-il confié. Il pense que d'ici septembre/octobre 2022, avec la baisse du prix du baril, on retrouvera le niveau des deux mois.

Bien sûr, d'autres denrées sont manquantes : le sucre, l'eau, l'huile. Le gouvernement essaye de taire les rumeurs, en injectant ponctuellement des quantités suffisantes pour ne pas qu'on crie à la pénurie, mais insuffisantes pour répondre à la demande des citoyens. En parallèle, le gouvernement essaye d'aiguiller l'opinion publique vers des écrans de fumée : frénésie de consommation et spéculation.
Certes, les deux arguments du gouvernement sont valables mais n'expliquent pas, la situation actuelle et le manque d'approvisionnement de divers produits. Car, ces deux fléaux ont toujours existé et les gouvernements d'avant, ont fait avec et les pénuries étaient rares pour ne pas dire inexistantes.
Donc, qu'elle est la vraie raison de ces perturbations d'approvisionnement. Début juillet dernier, Business News s'est interrogé si le gouvernement s'était préparé à la hausse de consommation estivale habituelle, vu l'afflux des touristes et des Tunisiens résidant à l'étranger. Vu la situation actuelle et avec le manque de café, il s'avère que non.
Il faut dire qu'en Tunisie, étant donné qu'on n'a toujours pas conclu d'accord avec le Fonds monétaire international (FMI), le budget de l'Etat reste très serré. Le gouvernement œuvre ainsi à rationaliser toutes ses dépenses notamment la compensation pour mieux maitriser les prix, en particulier des produits administrés.
Mais, la priorité de l'Etat est d'assurer les denrées alimentaires et bien sûr les salaires des fonctionnaires. A cet effet, le gouvernement a fait un recours intensif à l'emprunt intérieur n'ayant pas levé des fonds à l'étranger, à part quelques prêts et aides pour faire face à la flambée des prix de l'alimentaire.
Donc, retour à la case départ : le vrai problème est le manque de ressources financières de l'Etat, face à une inflation jamais vue et une hausse exorbitante des cours des denrées, matières premières et carburant, qui ont commencé après la pandémie et qui se sont accentuées après la guerre en Ukraine.

Tant que la Tunisie n'aura pas trouvé des financements, les pénuries et problèmes d'approvisionnement se poursuivront. Aujourd'hui, le gouvernement doit être honnête avec les Tunisiens, leur révéler la situation réelle du pays afin qu'ils adhèrent aux réformes structurelles. Faisant abstraction de la volonté du FMI, la situation ne peut pas se poursuivre. Le pays ne peut pas continuer le financement de la consommation et des salaires et doit investir et changer de modèle économique pour avancer et s'améliorer. Entamer les réformes devient primordial et permettra, cerise sur le gâteau, d'avoir des financements étrangers nécessaires au fonctionnement de l'Etat.


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