L'économiste Abdelkader Boudriga est revenu, lundi 3 octobre 2022, sur la décision de l'agence de notation Moody's de placer la note souveraine de la Tunisie sous examen pour dégradation. Vendredi dernier, Moody's a expliqué sa décision par l'absence d'un accord opportun sur un nouveau programme du Fonds monétaire international (FMI), les risques de liquidité de plus en plus élevés de la Tunisie et sa position extérieure fragile augmentant le risque de défaut. Invité de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express FM, Abdelkader Boudriga a expliqué que cette décision était tout à fait normale précisant que ce processus est généralement mis en œuvre quand une agence de notation a besoin de « plus de temps » pour formuler une décision sur la révision à la baisse ou à la hausse de la note souveraine d'un pays. « Cela prend généralement entre trois et six mois (…) et dans 50% des cas de révisions à la baisse d'une note la décision a été confirmée », a-t-il indiqué. Les importants déséquilibres budgétaires et extérieurs de la Tunisie et les risques de refinancement élevés représentent d'importantes faiblesses du crédit qui, parallèlement aux tensions sociales, ont été exacerbées par les implications mondiales du conflit militaire russo-ukrainien, a expliqué Moody's dans son rapport. M. Boudriga a ajouté que la décision de Moody's serait probablement annoncée une fois les négociations entre la Tunisie et le FMI achevées expliquant qu'en cas d'accord la note souveraine de la Tunisie ne serait pas dégradée. Il a avancé qu'il ne faudrait pas s'alarmer précisant que l'agence de notation est, simplement, dans son rôle. Revenant sur la question de l'accord avec le FMI, il a réitéré son rejet de ce type d'accords notant, toutefois, la nécessité d'y arriver compte tenu de la situation financière et économique du pays. Il a affirmé, dans ce sens, que les échos étaient positifs.