L'Observatoire Chahed pour le contrôle des élections, l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide) et l'ONG Mourakiboun spécialisée dans l'observation des élections, ont estimé que la décision de l'Isie de prolonger de trois jours le délai de réception des candidatures pour les législatives de 2022, nuit au principe d'égalité entre les candidats. Le président de Atide, Bassem Maatar, a souligné, dans une déclaration accordée, mercredi 26 octobre 2022, à la Tap, que cette décision va permettre à de nouveaux candidats de se présenter en plus d'orienter le processus électoral en donnant une occasion supplémentaire aux courants n'ayant pas pu rassembler le nombre requis de parrainages dans les délais impartis. Il a souligné, que la décision de l'Isie est insensée, dans la mesure où la loi électorale permet à l'Instance d'avertir le candidat de toute lacune dans son dossier et de lui donner 48 heures pour le rectifier et de le compléter, soulignant que cette décision entraînera des revers qui affecteront la légitimité de l'ensemble du processus électoral et de l'Assemblée des représentants du peuple par la suite.
Les associations ont pointé la mauvaise gestion, par l'Isie, du processus électoral tant dans la conception du calendrier que dans sa mise en œuvre. On rappellera que l'Isie a annoncé la prolongation des délais de dépôt des candidatures pour les élections législatives anticipées du 17 décembre 2022. Dans un communiqué du 24 octobre 2022, soit la date officielle de la clôture du dépôt des candidatures, l'Isie a annoncé que les individus désirant se présenter aux législatives et ceux dont les dossiers étaient inachevés auront aussi la possibilité de compléter la procédure et de déposer leurs dossiers jusqu'à jeudi 27 octobre 2022. L'Isie a, donc, décidé d'accorder trois jours supplémentaires pour le dépôt des dossiers sans fournir d'explication. Une décision résultant, sûrement, des critiques adressées suite au faible nombre de candidats. Seulement 891 dossiers ont été déposés, dont 117 candidates pour les législatives de 2022 contre 1.572 listes pour plus de 15.000 candidats en 2019.