Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a tenu à rappeler que la centrale syndicale n'était pas un parti politique et qu'elle n'avait pas exprimé un soutien inconditionnel aux mesures du 25 juillet 2022. Il a indiqué que l'UGTT s'attendait à des réformes et avait mis en garde contre la prise de décision de façon unilatérale. « Il n'y a pas eu de changements... Nous n'avons pas vu de programme... Nous n'avons pu constater qu'un populisme exagéré et un processus nous menant vers la mauvaise direction... Il y a une divergence entre les déclarations des responsables du FMI et celles du gouvernement... L'équipe de Bouden a perdu sa crédibilité. Nous n'avons plus confiance en elle », a-t-il poursuivi. Invité le 6 décembre 2022 à l'émission "Midi Show" animée par Elyes Gharbi et diffusée sur les ondes de la radio Mosaïque Fm, Noureddine Taboubi a indiqué que le président de la République, Kaïs Saïed, a dévié du processus du 25 juillet. Kaïs Saïed avait élaboré un dialogue national à sa façon, chose qui a poussé l'UGTT à refuser d'y participer. Il a, aussi, évoqué l'importance d'adopter un système incluant des prérogatives de contrôles, un équilibre des pouvoirs, un parlement jouant le rôle de contre-pouvoir et d'une justice indépendante. Il a considéré que la nouvelle constitution accordait un pouvoir absolu à la personne occupant le poste de chef de l'Etat. Il a estimé que la tenue d'élections était tributaire de la mise en place d'une série de mesures et du fonctionnement correct de certaines institutions. La nouvelle constitution, selon lui, divise le peuple et regroupe les pouvoirs en une seule main. Noureddine Taboubi a affirmé que la Tunisie faisait actuellement face à un péril imminent. Il a souligné la gravité de la crise économique et sociale. Il a considéré que la situation du pays. Il a indiqué que la Tunisie avait besoin de l'intervention d'une personne sage et capable de proposer des mesures bien étudiées et efficaces. Il a évoqué la crise à l'échelle internationale et l'impact sur la Tunisie. Néanmoins, il a considéré que le pouvoir en place avait choisi de lancer de fausses accusations et de parler de spéculateurs et de conspirateurs au lieu de présenter les choses telles qu'elles étaient. Il a estimé que le programme de restructuration des entreprises publiques de 1989-1990 était un véritable échec. Il a évoqué une différence entre le discours officiel et les décisions prises. Il a insinué que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, avait essayé de lui tendre un piège. Celle-ci l'avait invitée la veille d'une réunion portant sur les réformes visant les entreprises publiques. Néanmoins, l'invitation lui a été envoyée la veille de cet événement. Il a considéré que la cheffe du gouvernement cherchait à le mettre devant le fait accompli.
Noureddine Taboubi a expliqué qu'il n'était pas contre la conclusion d'un accord entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI) mais qu'il était essentiel de communiquer ses dispositions. Il a insisté sur l'importance du rôle des syndicats et l'attachement de l'UGTT à ses engagements vis-à-vis des travailleurs. Il a assuré que les orientations de l'UGTT et ses choix résultaient de l'assemblée générale et de ses recommandations. Il a affirmé que le gouvernement s'était mis d'accord avec le FMI sur l'octroi d'une grande marge de liberté aux conseils d'administration des entreprises publiques. Il a mis en garde contre de telles mesures et a appelé à la nomination des responsables à la tête de ces structures à travers la tenue de concours. Il a mis l'accent sur les écarts entre le discours du président et la politique du gouvernement.