Le Fonds monétaire international a mis à jour mercredi 14 décembre 2022 son calendrier déprogrammant l'examen du dossier de la Tunisie. Aucun motif n'a cependant été annoncé par l'institution financière qui n'a pas fixé de nouvelle date pour étudier l'accord préliminaire conclu entre ses experts et le gouvernement de Najla Bouden. Revenant sur les circonstances de cette déprogrammation qui restent floues, l'ancien directeur général de la politique monétaire à la Banque centrale de Tunisie, Mohamed Salah Souilem, a avancé plusieurs suppositions, dans une intervention téléphonique jeudi 15 décembre 2022, sur Shems FM.
Dénonçant le mutisme du gouvernement à ce sujet, il a affirmé, au micro de Myriam Belkadhi, que les raisons pourraient être multiples. « Est-ce une question de calendrier ? On n'en sait rien. Nous sommes en fin d'année et nous n'avons pas encore de Loi de finances », a-t-il indiqué avant d'ajouter que la décision du FMI pourrait être en lien avec ce sujet.
« Seules les parties officielles pourraient nous donner une réponse. Il est certain que le représentant de la Tunisie auprès du FMI dispose d'éléments car il assiste aux réunions et connait les coulisses. La Banque centrale de Tunisie ou le gouvernement pourraient également nous communiquer des explications », a-t-il déclaré.
La décision du FMI de reporter l'examen du dossier de la Tunisie intervient alors que le président de la République, Kaïs Saïed, est en visite à Washington où se déroule le sommet Etats-Unis-Afrique.
Commentant la décision du bailleur de fonds, l'économiste Aram Belhadj, a assuré, dans une publication sur Facebook, que cela était dû au fait que le chef de l'Etat n'a pas ratifié la Loi de finances 2023 avant son départ pour les Etats-Unis. Il n'a pas manqué de noter l'absurdité de la situation.
