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Trois organisations veulent sauver la Tunisie
Publié dans Business News le 30 - 12 - 2022

Un léger air de 2013 flotte actuellement sur la scène politique suite aux informations selon lesquelles trois des organisations du quatuor sont en train d'élaborer une nouvelle initiative dans le but de sortir le pays de l'ornière. La ligue tunisienne des droits de l'Homme, la centrale syndicale et l'ordre des avocats sont actuellement en train de plancher sur les contours de cette initiative.

Il s'agit d'une initiative tripartite qui portera sur les aspects politique, économique et social. Selon Bassem Trifi, président de la LTDH, cette initiative pourrait se concrétiser sous la forme d'un dialogue national entre organisations et composantes de la société civile. L'objectif est d'élaborer une feuille de route qui sera proposée au peuple tunisien. Une série de réunions a eu lieu, depuis les élections du 17 décembre entre le bâtonnier Hatem Mziou, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi et le président de la LTDH, Bassem Trifi. Devant la crise politique que traverse le pays, accentuée par la démission du peuple tunisien qui n'a participé qu'à hauteur de 11,22% aux élections, les organisations nationales ont pris leurs responsabilités comme l'avait annoncé Noureddine Taboubi. On remarquera l'absence notable de l'Utica dans cette assemblée. La centrale patronale s'est illustrée par son silence lors des différentes étapes politiques vécues par la Tunisie versant dans une lâcheté qui jure avec le rôle joué par cette organisation en 2013. Samir Majoul, président de l'Utica, avait même participé aux travaux de la commission nationale pour une nouvelle République, sous la présidence de Brahim Bouderbala.

Les contours de cette initiative restent encore à déterminer, d'après ses auteurs. Toutefois, deux questions fondamentales se posent immédiatement : Quel rôle joueront les partis politiques dans cette initiative et est-ce que le président de la République sera convié à y participer, d'une manière ou d'une autre ?
Pour l'instant, il semblerait que les partis soient totalement exclus de ce projet de la société civile, au moins dans la phase d'élaboration et de préparation. Cette tendance pourrait se confirmer dans les prochaines semaines dans l'objectif de préserver cette initiative de toute mauvaise publicité partisane. A l'instar de ce que l'UGTT avait mentionné dans le communiqué de son bureau exécutif élargi, les organisations nationales ne souhaitent pas que leurs efforts versent dans le sens de l'opposition et que cette initiative soit politisée. C'est pour cela qu'un certain secret entoure encore les discussions entre les patrons du trio d'organisations nationales. Les partis ne semblent pas apprécier cette démarche. Le conseiller du président du parti Ennahdha, Riadh Chaïbi, a déclaré, le 28 décembre 2022 sur Express FM, qu'une initiative de sauvetage du pays qui n'est pas inclusive et qui met de côté les partis tunisiens ne peut pas réussir. Il a également tenu à ce que le 25-Juillet soit qualifié de putsch en tant que préalable à toute éventuelle discussion. Il est fort probable que les autres partis regardent cette initiative avec le même œil critique, même s'ils ne l'exprimeront pas toujours. Toutefois, le fait d'exclure les partis dans un premier temps peut être justifié le temps de rallier l'opinion publique à l'initiative tripartite dont les auteurs n'excluent pas l'élargissement des consultations dans un second temps.
La question la plus épineuse se pose concernant le rôle que pourrait jouer le président de la République, Kaïs Saïed. Ce dernier n'a raté aucune occasion pour démontrer qu'il n'était pas un homme de dialogue et qu'échanger avec les autres ne l'intéresse nullement. La question de savoir si le trio va proposer, ou non, au président de la République de chapeauter le dialogue ou, au moins, d'y participer n'a pas encore été tranchée. Mais de l'autre côté, il semblerait que la messe soit dite. L'explicateur Ahmed Chaftar, qui porte la parole de son président depuis un bon bout de temps, a rejeté totalement la possibilité de tenir un dialogue et d'envisager que cela puisse être une solution pour la Tunisie. Dans son intervention sur IFM, Ahmed Chaftar a même eu le toupet de parler de légitimité et de refuser toute intervention extérieure à la nouvelle légitimité électorale et à celle du président de la République. Pour lui, « les organisations de la société civile n'ont pas à intervenir dans un processus qui suit son cours de façon normale », tel que décidé par Kaïs Saïed. Il est fort probable que ce dernier l'entende également de cette oreille et qu'il mettre en doute la légitimité de l'UGTT, de la LTDH et de l'ordre des avocats dans l'élaboration et la proposition d'une sortie de crise. La centrale syndicale avait même parlé de « sauver le pays », visant ainsi directement la gouvernance de Kaïs Saïed.

Il s'agit pourtant d'une porte de sortie de crise pour le président, également, qui continue à s'enfoncer dans son isolement national et international. Mais Kaïs Saïed ne s'en rendra pas compte et il continuera dans son entêtement à poursuivre un processus populairement refusé et qui mène à l'impasse. Comme en 2013, les organisations nationales instigatrices de ce nouveau dialogue devront probablement faire sans le président de la République car il fait partie intégrante du problème et qu'il ne veut admettre aucune défaillance. Le chef de l'Etat pourrait également pousser le zèle plus loin en remettant en question la légitimité d'un tel processus étant donné qu'il considère que sa propre feuille de route reste valable. Kaïs Saïed l'a confirmé lors d'un discours très tendu prononcé devant des membres de son gouvernement et des responsables militaires et sécuritaires : « Nous, continuerons, nous poursuivrons et nous vaincrons », a-t-il crié. Il a également profité de l'occasion pour vilipender ses opposants comme il a pris l'habitude de le faire. Pour lui, la faiblesse du taux de participation aux élections législatives anticipées du 17 décembre ne signifie nullement un essoufflement du processus qu'il a engagé ni une désertion populaire par rapport à son projet. Il a martelé que les 11% des législatives valaient mieux que les 99% enregistrés auparavant lors d'élections truquées. Le chef de l'Etat a transmis un message selon lequel toute initiative ou toute mise en doute de la validité du processus qu'il a engagé seraient non seulement refusées, mais pourraient même donner lieu à des poursuites judiciaires puisqu'il saute allégrement de « l'atteinte aux symboles de l'Etat » à la grave accusation de « complot contre la sûreté de l'Etat ». Tout cela démontre bien que le président de la République, Kaïs Saïed, ne semble pas disposé à réviser ses choix ni à mettre de l'eau dans son vin.

Par conséquent, la crise politique a encore de beaux jours devant elle, du moins dans l'immédiat. Par sa réaction, le président de la République, Kaïs Saïed rappelle celle de son prédécesseur, Moncef Marzouki, devant le dialogue national de 2013. Il va sans dire que les trois organisations instigatrices de l'initiative de sortie de crise devront s'armer de force et de patience pour faire aboutir le projet.


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