En plus de sa promenade dans l'avenue Habib Bourguiba et la Médina, le président de la République, Kaïs Saïed, a, également, fait un saut dans le local de la commission de conciliation pénale, vendredi 13 janvier 2023. En novembre 2022, Kaïs Saïed a chargé une nouvelle commission de récupérer l'argent du peuple tunisien volé sous Ben Ali. L'idée n'est pas nouvelle mais le président de la République entend cette fois la faire aboutir vite – en six mois exactement – par la force d'un décret largement critiqué. Cette visite a été l'occasion pour le chef de l'Etat de rappeler aux membres de la commission la lourde tâche qui leur incombe, celle de « récupérer l'argent du peuple tunisien, les milliards de milliards que les corrompus ont pillés » des années durant. « Il faut s'activer. Nous n'avons que six mois pour récupérer l'argent du peuple. L'argent du peuple doit être restitué au peuple rapidement. Ne laissez aucun millime », a-t-il lancé appelant les membres de la commission à travailler jour et nuit. En gentils soldats, certains membres de la commission ont réagi en assurant qu'ils ne quitteraient leurs bureaux qu'une fois leur mission terminée. Ils n'ont pas manqué, également, de faire part au chef de l'Etat des « blocages » auxquels ils font face. « Les milliers de milliards doivent être restitués au peuple tunisien (…) et si certains tentent de bloquer les procédures administratives, ils devront assumer leur responsabilité », a indiqué Kaïs Saïed en réponse aux complaintes des membres de la commission de conciliation pénale. Il a ajouté, dans ce sens, qu'il n'hésiterait pas à modifier la législation si besoin est pour que la commission puisse mener à bien sa mission. Rappelant qu'il est « en guerre contre la corruption, les traîtres et les renégats », le président de la République a réitéré qu'une partie de l'argent qui sera restitué servirait à financer les entreprises communautaires, les investissements et tout dont les citoyens ont besoin dans les régions. Kaïs Saïed a saisi l'occasion pour démentir ceux qui réfutent l'existence « des milliards de milliards pillés » notant qu'en 2011 un individu a souhaité négocier la restitution de « trois mille milliards » sans mentionner comme à son habitude s'il s'agit de dinars ou de millimes. Au sujet de ceux qu'il accuse d'avoir volé le peuple tunisien, le locataire de Carthage a signalé, par ailleurs, qu'il ne s'agissait pas forcément d'hommes d'affaires expliquant que certains « ont infiltré » des affaires et en ont profité pour vider les caisses de l'Etat.