Le ministère du Transport et le ministère des Technologies ont adressé, lundi 16 janvier 2023, une mise en garde à l'application « Yassir Tunisie ». Les deux ministères estiment que la société « Yassir Tunisie » invite les particuliers à rejoindre l'application pour effectuer le transport public irrégulier de personnes en dehors des cadres légaux et réglementaires en vigueur. Ils considèrent que « Yassir Tunisie » commet une grave violation de la loi, étant donné que ce type de transport est soumis au système de licences et qu'elle viole également le principe de concurrence loyale. Les ministères précisent qu'en coordination avec les autorités compétentes des mesures seront mises en place « pour faire face à ce phénomène, afin de protéger le service public ».
On rappellera que les taxis individuels ont tenu une grève aujourd'hui « suite de l'absence de réaction du gouvernement et des autorités concernées avec les revendications des professionnels du secteur concernant les applications de e-transport ». L'Union tunisienne des taxis individuels considère que ces applications sont illégales et que des correspondances ont été adressées à la Banque centrale et au ministère public pour alerter contre les multiples infractions allant jusqu'au blanchiment d'argent. La grève a été suspendue en début de soirée, une décision prise à l'issue d'une réunion avec une conseillère au ministère des Technologies de la Communication qui a promis de réglementer les applications de e-transport en concertation avec les ministères de la Justice et du Transport. L'Union tunisienne des taxis individuels a décidé de porter plainte contre une société propriétaire d'une application.
« Yassir Tunisie » a, pour sa part, publié un communiqué pour répondre « aux récentes attaques qui se sont déroulées aux abords du siège de la société, effectuées par les membres de l'une des structures professionnelles des chauffeurs de taxis, dépassant les limites des manifestations pacifiques, la société annonce que tous ces actes, qui représentent une menace directe pour le personnel de l'entreprise, ont été notifiées pour servir aux poursuites judiciaires ». La société a tenu à souligner que « les structures officielles de l'Etat tunisien sont les seules parties habilitées à demander des éclaircissements et des explications au sujet de l'activité de la société ou à résoudre éventuellement tout différend qui pourrait avoir lieu entre la startup et d'autres structures professionnelles ou privées ». « Au vu de ce qui précède et au vu de la gravité des menaces répétitives au mépris des lois et des structures officielles de l'Etat tunisien, Yassir affirme son appel aux pouvoirs publics pour garantir la sécurité de ses employés et leur droit à la liberté de travail. Elle renouvelle également sa disposition au dialogue avec tous les acteurs officiels concernés dans le cadre du respect de la loi et de l'intérêt de ses clients », a conclu la société.