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Télévision tunisienne, le mérite insoupçonné de Choufli hall
Publié dans Business News le 03 - 02 - 2023

La série télévisée à grand succès, Choufli hall, ne rapporte pas que de l'audience à sa chaîne Wataniya 2. Elle peut également être à l'origine de promotions, comme cela a été le cas pour sa directrice Latifa Maktouf promue cette semaine à la tête de l'autre chaîne publique Wataniya 1. Ne rien faire et se suffire de rediffuser x fois une série télévisée est le meilleur moyen de ne pas se tromper et même de gagner des galons sous le régime de Kaïs Saïed.

Maher Abderrahman devrait pousser un long soupir après la promotion, cette semaine, de Latifa Maktouf qui passe de la Wataniya 2 à la Wataniya 1.
Ex présentateur du 20-Heures dans les années 80-90, ex journaliste de la BBC, actuel patron d'une société de production dont la clientèle est composée des plus grandes chaînes internationales, Maher Abderrahman a publié en décembre 2020 un ouvrage de 378 pages sur la crise de l'audiovisuel public tunisien. Une véritable bible pour expliquer aux gouvernants de ce pays et aux dirigeants de l'Etablissement de la Télévision tunisienne quels sont les problèmes de cette boîte et comment les résoudre.
La nomination de Latifa Maktouf est la preuve par quatre que la patronne éphémère de la Télévision tunisienne, Awatef Dali, n'a pas lu l'ouvrage. Ou qu'elle n'en a pas tenu compte du moins. C'est que M. Abderrahman a des références et des repères dont Mme Dali ne veut pas, voire dont elle n'en a jamais entendu parler.
Maher Abderrahman parle professionnalisme, déontologie, productivité et efficacité. C'est, à ses yeux, la recette à succès. Awatef Dali a d'autres objectifs et d'autres recettes. Pour atteindre le succès, il faut plaire à l'unique téléspectateur qui compte, le chef de l'Etat. Pour ce faire, elle a transformé la Télévision publique en un véritable outil de propagande servant les intérêts du président de la République. Quant à la recette, elle a fait appel à une très vieille recette fort réputée dans les contrées sous-développées, « ne rien faire est le meilleur moyen de ne pas se tromper ».

Le message envoyé par le jeu de chaises musicales opéré cette semaine à la Télévision tunisienne est sans appel : Mme Dali promeut la paresse et la flagornerie.
La chaîne publique Wataniya 2 est en léthargie depuis des mois, voire des années. Sans production digne de ce nom, elle ne fait que des rediffusions de séries télévisées à succès. Des sitcoms dont raffolent les ménagères, les enfants et les retraités. Une de ces séries à succès est « Choufli hall », produite de 2005 à 2009. L'audience est garantie. Que fait-on d'autre sur la Wataniya 2 ? Rien !!
Chez la grande sœur Wataniya 1, on ne produit pas beaucoup d'émissions non plus. À l'exception du 20-Heures, la chaîne ne brille pas vraiment. Aucune émission de jeux, pas d'émissions de divertissement, les émissions enfantines consistent à importer des séries venues d'ailleurs, une seule émission culturelle dont l'audience est des plus faibles, aucun magazine d'investigation ou d'enquête. En bref, la Wataniya 1 ne joue pas du tout son rôle de télévision publique, tel qu'expliqué dans l'ouvrage de Maher Abderrahman et tel que se comportent l'ensemble des télévisions publiques dans le monde.
En lieu et place de son rôle premier, défini par les règles de la profession, Awatef Dali sait consacrer l'antenne, quand il faut, à la promotion du régime de Kaïs Saïed. Tout est fait pour servir le chef de l'Etat et son programme hégémonique de mainmise sur le pays.
Pour l'année 2022, l'antenne a été grande ouverte pour la promotion de la consultation nationale, puis pour le projet de constitution de Sadok Belaïd, puis pour le référendum du 25 juillet 2022 et, enfin, pour les législatives des 17 décembre et 29 janvier.
Les portes sont toujours grandes ouvertes pour ceux qui adhèrent au programme présidentiel et toujours fermées devant les opposants et les moindres critiques.
En bref, la Télévision a revêtu superbement son costume de soumission porté avant la révolution de 2011.
À plusieurs reprises, on a frisé le ridicule comme en ce 9 janvier 2023 quand le 20-Heures a affirmé dans un reportage que le lait et les produits laitiers nuisaient à la santé des personnes âgées, concomitamment avec la pénurie de lait dans le pays. La télévision a été tournée en dérision par les réseaux sociaux, mais les Tunisiens ont été comme les chiens qui aboyaient devant la caravane. Pire, la présentatrice du 20-Heures est sortie narguer tout le monde en rappelant qu'elle était chercheuse en matière de communication et, que de ce fait, elle n'a pas à recevoir des leçons en la matière. Pourtant, la profession était unanime pour condamner le reportage.
Les injonctions du gendarme de l'audiovisuel n'ont pas eu d'effet non plus. La Haica a beau multiplier les communiqués et les amendes, la ligne éditoriale post 25-Juillet n'a pas changé. La grève décrétée par les journalistes et agents le 17 décembre n'a pas impressionné pour autant la directrice qui a réussi, malgré tout, à assurer sa programmation prévue pour les législatives de ce jour.

Pour pouvoir affronter les journalistes récalcitrants, les adversaires et le syndicat, Awatef Dali avait besoin de personnes loyales qui adhèrent, comme elle, au projet présidentiel. Latifa Maktouf en fait partie. La dame est, certes, directrice de la Wataniya 2, mais elle a quand même produit l'émission « Vers le parlement » qui a servi de plateforme de propagande durant la campagne électorale des législatives. Emission présentée par Insaf Yahyaoui, la même qui s'est pliée en quatre pour faire la promotion du projet de constitution de Sadok Belaïd.
En retour pour ces bons et loyaux services, Mme Maktouf a été promue directrice de la Wataniya 1.
Ce qui dérange, avec cette nomination, est le message envoyé aux Tunisiens et aux fonctionnaires. La dame a beau ne rien faire à la tête de la chaîne qu'elle dirige, elle est quand même promue grâce à une seule et unique émission produite dans une autre chaîne !
Ce n'est pas une blague. Comme l'a fait remarquer le célèbre critique de cinéma Khémais Khayati, jeudi 2 février sur sa page Facebook, « nous avons une télévision dont la production se résume au 20-Heures et qui compte un millier de salariés ». 1300 en réalité.
Le même poursuit dans une autre publication : « Un directeur d'une chaîne qui ne produit que le 20-Heures, un autre directeur sur la chaîne ''Choufli hall'', un directeur sur les deux chaînes et un PDG sur l'ensemble ! Hamdoullah », ironise-t-il.


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